Le gouvernement allemand, dirigé par Olaf Scholz, a décidé de modifier son projet de durcissement de la politique d'immigration, initialement présenté en août 2024. Ce changement intervient après des critiques et des discussions internes au sein de la coalition. Le projet, qui visait à restreindre les aides aux demandeurs d'asile ayant transité par un autre pays de l'UE, a été revu pour inclure plusieurs exceptions. Ces ajustements permettent d'éviter des situations de sans-abrisme ou de paupérisation pour les personnes concernées. Des exceptions pour les enfants et l'impossibilité de renvoi La mesure phare du projet visait à supprimer les aides sociales aux demandeurs d'asile entrés dans un autre pays de l'Union européenne avant de se rendre en Allemagne. Cependant, le gouvernement a ajouté des exceptions pour les cas où le renvoi vers le pays d'entrée en Europe n'est pas juridiquement ou effectivement possible, ainsi que pour les familles avec enfants. Ces ajustements visent à respecter les droits fondamentaux tout en alignant la politique migratoire allemande avec les règles du règlement de Dublin, qui régit les demandes d'asile dans l'UE. Contexte sécuritaire et tensions politiques Le durcissement de cette politique avait été annoncé après une série d'attaques meurtrières au couteau en Allemagne, notamment un triple meurtre en août à Solingen impliquant un Syrien suspecté d'avoir des liens avec l'Etat islamique. Ces incidents ont alimenté la montée en popularité du parti d'extrême droite AfD, farouchement opposé à l'immigration. En réponse, le gouvernement a introduit un "paquet Sécurité", comprenant des mesures visant à faciliter l'expulsion des réfugiés impliqués dans des actes violents et à limiter le port d'armes blanches. Critiques et soutien mitigé Malgré ces ajustements, les mesures sont jugées insuffisantes par l'opposition conservatrice, qui considère que les réfugiés peuvent continuer à exploiter les exceptions pour rester en Allemagne. Certains membres de la coalition au pouvoir, notamment des Verts, ont plaidé pour une approche plus humaine en matière d'immigration, insistant sur la nécessité de respecter les obligations internationales en matière de droits humains. Le texte amendé sera débattu au parlement d'ici vendredi, avec pour enjeu de concilier sécurité nationale et protection des droits fondamentaux. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!