Depuis le début du conflit en octobre 2023, un nombre croissant d'Israéliens choisissent de quitter leur pays pour s'installer au Canada. Selon la presse israélienne, notamment le journal Haaretz, les départs ont doublé en raison de l'insécurité persistante et de l'instabilité politique qui secouent Israël. Les estimations révèlent que plus de 10 000 Israéliens ont migré au Canada depuis janvier, tandis qu'environ 8 000 autres ont obtenu des visas de travail, une hausse notable par rapport aux années précédentes. La crise de confiance et l'instabilité politique comme moteurs d'émigration Cette vague d'émigration trouve son origine dans une crise de confiance vis-à-vis des institutions politiques et dans un climat d'insécurité accru. D'après Haaretz, plusieurs facteurs, comme le sentiment d'une justice sociale insuffisante et l'inefficacité gouvernementale face aux enjeux de sécurité, ont poussé de nombreux Israéliens à chercher une vie plus stable à l'étranger. Le Canada, avec son environnement multiculturel et son économie accueillante, a ainsi constitué un choix de destination privilégié. Les visas de travail en forte hausse malgré la réduction générale des quotas Le gouvernement canadien a délivré plus de 3 400 visas de travail temporaire aux citoyens israéliens entre décembre 2023 et septembre 2024, sur un total de 3 705 demandes soumises, comme l'indiquent les données du ministère canadien de l'Immigration. Bien que ces visas aient initialement été destinés aux personnes directement touchées par la guerre, certains Israéliens en ont profité pour faire venir leurs familles. De plus, plusieurs visas de travail permanents ont été octroyés, y compris pour ceux ayant des permis de séjour expirés. Cette augmentation survient alors que le Canada a récemment réduit de 10 % le nombre total de visas de travail temporaire, toutes nationalités confondues. Cependant, malgré ce contexte défavorable, les migrants israéliens restent déterminés à s'intégrer et à se construire une nouvelle vie sur le sol canadien et plus en Israel. Les répercussions de l'émigration sur l'économie israélienne Le phénomène de migration massive inquiète l'Etat hébreu. D'après Yedioth Ahronoth, le nombre de départs s'est considérablement accru, même avant le début des tensions actuelles avec Gaza. Depuis novembre 2022, date de l'arrivée au pouvoir du Premier ministre Benjamin Netanyahu, 24 900 Israéliens ont quitté le pays, marquant une hausse de 42 % par rapport aux années précédentes, où le nombre moyen de départs s'établissait à 17 520. Un rapport du Shoresh Institute for Socioeconomic Research met en lumière les implications de cette tendance migratoire, avec notamment une diminution de 7 % du nombre de retours parmi les expatriés. En 2023, seuls 11 300 Israéliens sont revenus au pays, contre une moyenne de 12 214 au cours de la dernière décennie. Le rapport souligne qu'une proportion significative de ces émigrés sont des jeunes professionnels et des étudiants, des profils dont le départ pourrait avoir des conséquences à long terme sur le marché de l'emploi et le dynamisme économique israélien. Un enjeu crucial pour l'avenir d'Israël Les départs de nombreux jeunes travailleurs et diplômés risquent de fragiliser le tissu économique et social israélien, déjà en proie à des tensions internes. La fuite des talents et des compétences vers des pays comme le Canada met en lumière les défis auxquels Israël doit faire face pour retenir ses citoyens et assurer un avenir stable. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!