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Par Hadi Sraïeb – L'imaginaire mental des économistes ment monumentalement !
Publié dans Tunisie Numérique le 18 - 04 - 2025

L'espace médiatique relatif à l'économie est littéralement submergé, pour ne pas dire saturé, de fausses évidences, de trompe-l'œil, de tours de passe-passe, débouchant invariablement sur des perceptions biaisées et infondées. Ces perceptions (imaginaire mental) n'en présentent pas moins l'avantage de conforter voire de consolider une certaine vision de la société et du fonctionnement de son économie.
La kyrielle d'économistes bons teint qui défile à longueur de temps sur les plateaux, ou qui envahissent les colonnes des quotidiens diffusent par l'entremise de statistiques (la gouvernance par les nombres) une argumentation incohérente et illogique dans le but de convaincre et d'emporter l'adhésion d'une opinion publique largement désarmée et dépolitisée. Excusez la suite, si le propos devient quelque peu technique.
Rien de telles que des illustrations pour démonter la vacuité ampoulée et la fausseté illusoire d'allégations répétées à l'envie.
Commençons par la plus connue :
Le rapport de la dette publique au PIB (84% en 2022 et 82% en 2024). Quasi unanimement ces économistes s'accordent à dire que « le pays serait trop endetté et qu'il vivrait au-dessus de ses moyens ».
Mais à aucun moment ces distingués économistes ne se posent la question de la pertinence de ce ratio.
Pourtant cela saute aux yeux ! Au numérateur il y a un stock tandis qu'au dénominateur il y a un flux. Autant dire que l'on compare des pommes et des oranges. Mais ils persistent et signent. Mais alors que dire du Japon dont le rapport Dettes Publiques / PIB atteint 255% ! Le Japon s'est-il effondré ?
On pourrait aisément reproduire cet exemple tant nombre de pays sont très endettés.
Ce que nos économistes omettent de mentionner est qu'en toute circonstance les Etats (ni les entreprises, ni les particuliers) font « rouler » leur dette (après avoir remboursé, ils réempruntent de nouveau).
Le bon ratio à examiner est le rapport du service de la dette au total des recettes publiques (impôts et taxes). Il est, en temps ordinaire, en dessous de 15% (cas de la Tunisie) sauf pour la dernière période où il atteint près de 22% du fait d'un choix volontariste de remboursement accéléré ! Rien de grave jusque-là, car il convient de s'inquiéter lorsque ce ratio dépasse durablement les 40 ou 50% !! Principe partagé par les économistes académiques comme ceux des institutions internationales.
Autre argumentation insidieuse et fallacieuse.
La dépense publique rapportée au PIB serait bien trop importante. Une justification que confirmerait le déficit budgétaire récurrent (-6%), celui des entreprises publiques et le gonflement excessif des dépenses de fonctionnement (fonctionnaires et compensation).
La dépense publique rapportée au PIB (35% en 2022 et 33% en 2024) est certes plus élevée que dans d'autres pays africains. Mais ici comme précédemment on compare des pommes et des oranges puisqu'au dénominateur on ne mesure pas une dépense, mais une valeur ajoutée.
Le véritable ratio, indisponible dans les statistiques officielles, qu'il faut donc approximer est le rapport de la dépense publique à la dépense totale (incluant le secteur privé). N'en déplaise aux économistes libéraux, le calcul indique que la dépense publique ne dépasse pas le quart de la dépense totale (dépenses publiques/ dépenses totales: 23% en 2023).
Les bonimenteurs d'économie usent, bien évidemment, d'autres indicateurs en miroir, pour étayer et soutenir l'illusion que l'Etat omnipotent, capterait une part démesurée et croissante de l'épargne et du crédit se traduisant par un effet d'éviction massif (en clair : les banques, sollicitées prioritairement pour financer le déficit public, restreignent leur soutien aux projets privés productifs).
En réalité, rien de tel !
L'investissement privé reste atone depuis plusieurs années (8.3% pour les entreprises et 4.5% pour les particuliers) face à un Etat et son secteur public tout aussi morne à 6.8%. Et de l'ordre de 2% pour les IDE.
Une relative stagnation qui s'observe au niveau des encours de crédit. L'Etat ne dispose de 45% de l'encours de crédit intérieur contre 55% pour le crédit privé ! Pas de quoi évoquer un effet d'éviction !!!
Comme on peut le constater, si la bonne foi de nombreux économistes ne peut être remise en cause, en revanche leur vision de l'économie, autrement dit leur présupposés idéologiques comme méthodologiques les conduit à une absence dommageable de toute critique de l'appareillage statistique officiel.
Appareillage qui a l'évidence rend insuffisamment compte des réalités, et pour ainsi dire dénature la factualité et l'exactitude des interprétations.
Hadi Sraieb, Docteur d'Etat en économie du développement
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