Tunis – 2 mai 2025 – Face à la dégradation persistante de nombreuses institutions publiques, le président de la République Kaïs Saïed a tenu, ce vendredi au Palais de Carthage, une réunion de travail décisive avec trois ministres clés du gouvernement : Fatma Thabet Chiboub, ministre de l'Industrie, des Mines et de l'Energie ; Issam Lahmar, ministre des Affaires sociales ; et Ezzedine Ben Cheikh, ministre de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche. Cette rencontre avait pour objectif de définir des mesures concrètes pour sauver des établissements en état critique, à la suite de décennies d'abandon, de mauvaise gestion et de corruption systémique. Une dénonciation claire de l'immobilisme administratif Au cœur de ses propos, Kaïs Saïed a fustigé les mécanismes de gouvernance traditionnels : Il ne s'agit plus de créer des commissions qui enfantent d'autres commissions pendant que la situation continue de se détériorer. Le chef de l'Etat a ainsi appelé à « passer à la vitesse supérieure », en adoptant des méthodes nouvelles, libérées des carcans bureaucratiques habituels. Il a insisté sur l'urgence d'agir au-delà des procédures classiques, qu'il estime inefficaces dans la conjoncture actuelle. Des institutions à réhabiliter en priorité Parmi les structures évoquées lors de la réunion, la minoterie de Dahmani et l'usine de plastique de Mazouna ont été citées comme symboles des zones dites marginalisées, victimes de décennies de politiques inéquitables entre les régions. Il a souligné que la Tunisie n'est pas pauvre : Notre pays regorge de richesses, ce sont des trésors, mais soit ils ont été pillés, soit ils dorment sous la terre. Le président a ordonné la mise en œuvre immédiate de solutions concrètes pour remettre ces établissements en activité, avec un impératif : que leurs retombées bénéficient directement au peuple tunisien. Une stratégie fondée sur l'esprit de la révolution Kaïs Saïed a rappelé que le diagnostic des problèmes était clair, tout comme les causes profondes, appelant à une action politique qui s'inspire de l'esprit de la révolution et des aspirations du peuple, notamment en matière de justice sociale et de développement équitable. Il a également assuré qu'il suit personnellement de près de nombreux dossiers sensibles, et que l'Etat s'engage à mobiliser les financements nécessaires, malgré un contexte économique difficile. Mais cet effort, a-t-il précisé, doit s'accompagner d'une lutte sans concession contre les réseaux de corruption infiltrés dans plusieurs structures administratives. Ainsi, la réunion tenue à Carthage sonne comme un signal fort du chef de l'Etat à l'ensemble du gouvernement : les régions oubliées ne doivent plus attendre, et les réformes ne peuvent plus se contenter de diagnostics. Dans un pays en quête de renouveau, le passage à l'action devient un impératif politique et moral, avec pour boussole la réduction des inégalités régionales et la restauration de la confiance citoyenne. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!