LA HAYE (TAP) - Plusieurs organisations syriennes et internationales de défense des droits de l'homme ont enjoint mardi à la Cour pénale internationale (CPI) d'enquêter sur la mort d'un millier de civils tués depuis le début de la contestation contre le régime de Bachar al Assad. "Nous avons collecté des preuves sur un grand nombre de décès, de blessés, de disparitions forcées et de détentions arbitraires. Ces crimes peuvent être classés comme crimes contre l'humanité parce qu'ils sont le fruit d'une politique d'Etat, généralisés et systématiques", a déclaré l'avocat Yaser Tabbara, qui a participé à cet appel. Ces organisations, parmi lesquelles l'organisation syrienne Insan dirigée par Tarif Wissam et Amnesty International, espèrent que le procureur en chef de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, agira avec la Syrie comme il l'a fait pour la Libye, où il a requis un mandat d'arrêt contre le colonel Mouammar Kadhafi. "Compte tenu des violences qui ont été commises en Libye et des éléments dont nous disposons quant aux crimes commis en Syrie, je pense que la situation en Syrie est aussi grave, sinon plus", a souligné Philip Luther, d'Amnesty International. Le régime syrien n'a pas signé le traité de Rome de 2002 instituant la CPI, qui n'a donc d'autorité sur la Syrie que si elle est saisie par le Conseil de sécurité des Nations unies. C'est ce qu'a parallèlement demandé Amnesty International.