GAMMARTH, 15 jan 2010 (TAP)- Les travaux de la 2e séance scientifique du colloque international sur la jeunesse et l'avenir se sont poursuivis vendredi matin avec l'audition de plusieurs interventions sur le thème "Le dialogue et la communication entre (et avec) les jeunes: fondements, moyens et objectifs". Les intervenants ont rendu hommage au Président Zine El Abidine Ben Ali pour son initiative appelant à proclamer l'année 2010 année internationale de la jeunesse, adoptée à l'unanimité par l'assemblée générale des Nations Unies. L'adoption de cette initiative témoigne à nouveau de la reconnaissance de la communauté internationale au Président Ben Ali pour la pertinence de ses choix et la justesse de sa politique qui parie sur les jeunes et les place au coeur de ses préoccupations. Ils ont, également, mis en exergue l'importance du discours du Président Ben Ali à l'ouverture du colloque ainsi que les suggestions qu'il a présentées et qui sont de nature à contribuer à l'élaboration de l'ordre du jour de la conférence mondiale sur la jeunesse qui sera organisée cette année sous l'égide des NU. Présidant la séance, M. Federico Mayor Zaragoza, président de la fondation "culture de paix" et ancien président de l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO), a souligné la nécessité d'oeuvrer davantage à développer la conscience des jeunes quant à leur réalité politique, économique et sociale, en les associant à l'élaboration des programmes de développement, ce qui constitue, a-t-il indiqué, l'un des fondements de la démocratie et renforce l'adhésion des jeunes à la révolution technologique. Il s'agit, également, a-t-il ajouté, d'ancrer chez les jeunes les valeurs defraternité, de solidarité, de dialogue et d'ouverture afin de consolider leurs capacités à affronter les mutations considérables que connaît le monde. M. Salaheddine Maaoui, Directeur Général de l'Union des Radiodiffusions des Etats Arabes (ASBU) a souligné que le discours adressé par les chaînes satellitaires arabes à la jeunesse est souvent superficiel, manque de professionnalisme et de pertinence et ne s'intéresse guère aux préoccupations réelles des jeunes. Ceci nécessite, a-t-il relevé, une révision des programmes destinés aux jeunes pour les réajuster davantage sur les problèmes et les aspirations des jeunes, en encourageant un dialogue franc et responsable leur permettant d'exprimer leurs idées et visions en toute liberté. Il faut également, a-t-il ajouté, associer les jeunes à l'élaboration du produit médiatique en vue de développer en eux l'esprit d'initiative et d'innovation. De son côté, M. Yahia Pallavicini, président du Conseil supérieur pour l'Education, les Sciences et la Culture pour les musulmans à l'extérieur du monde islamique (Italie) a indiqué que le citoyen du monde contemporain est celui qui préserve son identité et son legs culturel et éthique, tout en veillant à s'ouvrir sur l'autre et à interagir, positivement, avec les différentes cultures, dans le cadre du respect mutuel. Il a, également, mis l'accent sur l'impératif d'instaurer une démarche de tolérance et de dialogue entre les cultures, les religions et les civilisations, dans la mesure où ce dialogue est synonyme de richesse et de diversité de la civilisation humaine, dont il convient d'en tirer profit, l'objectif ultime étant, a-t-il précisé, de tirer les leçons des erreurs commises dans le passé. Pour sa part, Mme Mouna Saïd Hadidi, Doyenne de l'Académie Internationale des Sciences de l'Information en Egypte a fait observer que la jeunesse demeure la richesse première la plus apte à produire et à assimiler comme elle est la catégorie la plus influençable par les médias et les TIC. Elle a ajouté que cet état de fait implique de la part des concepteurs des politiques, programmes et stratégies d'information de prendre en considération les préoccupations et les centres d'intérêt des jeunes, tout en veillant à leur assurer l'encadrement requis et à les immuniser contre les impacts néfastes de la mondialisation, des technologies modernes et des tendances idéologiques et religieuses extrémistes et à les associer à l'élaboration et à la mise en oeuvre des programmes médiatiques afin qu'ils ne soient pas de simples consommateurs passifs de ce produit. Pour sa part, Mme Delia Barcelona, représentante du Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP) à New York a souligné que l'éducation et l'emploi font partie des principaux objectifs du millénaire (ODM), ce qui exige, a-t-elle dit, d'accorder une écoute permanente et attentive aux préoccupations des jeunes, d'autant plus que certaines catégories de jeunes dans les pays arabes souffrent de marginalisation et d'exclusion, et demeurent privés de participation à la vie publique. Elle a, aussi, cité, parmi les fléaux ravageurs qui menacent cette catégorie, le chômage, la défaillance scolaire et l'absence de loisirs, mettant en exergue, à ce propos, le souci du FNUAP d'être au service des jeunes du monde, de les aider à réaliser leurs aspirations et de mettre à contribution leurs potentialités dans l'impulsion du développement. M. Khaled Louhichi, Directeur de la Jeunesse et des Sports à la Ligue des Etats Arabes a, de son côté, indiqué que le chômage, la faiblesse du système d'enseignement et la marginalisation du rôle des structures de la société civile figurent parmi les principaux défis auxquels fait face la jeunesse arabe, et qui empêchent les jeunes d'atteindre le stade de l'autonomie et de la maturité, tout en générant des comportements malsains à cause du désespoir, tels que la migration clandestine, l'ostracisme, le recours au terrorisme et l'établissement de liens extra-conjuguaux. Il a, dans ce cadre, appelé à renforcer les politiques sectorielles destinées aux jeunes et à réaliser des statistiques et des études périodiques sur cette catégorie afin de les exploiter dans la conception des politiques de développement efficaces. Pour sa part, M. Mongi Zidi, professeur universitaire tunisien et rédacteur en chef du journal "Al-Horria" a indiqué que le dialogue classique avec les jeunes demeure insuffisant, suggérant le recours davantage aux nouvelles technologies de l'information et de la communication, dont le dialogue à travers la Toile. Il a, par ailleurs, affirmé que la Tunisie considère ses jeunes comme étant une force créatrice et agissante et une frange sociale majeure, responsable, consciente de ses devoirs, et sur laquelle le pays peut compter en adoptant un dialogue constructif. Il a évoqué, à ce suejt, la mise en place d'une série de mécanismes, tels que l'organisation périodique de consultations de jeunesse, la création d'un Observatoire national de la jeunesse et la proclamation de l'année 2008, année du dialogue national global avec les jeunes, aussi bien de l'intérieur que de l'extérieur du pays, ce qui a permis de réduire les amalgames et autres malentendus et d'être au fait de leurs véritables préoccupations et centres d'intérêt.