LE BARDO (TAP) - Le Chef du gouvernement provisoire, Hamadi Jebali a déclaré que les sit-in sont une menace pour les acquis du pays, de la révolution, de la société et pour l'avenir des générations futures. "Les attaques contre un hôpital ou un poste de police afin de faire évader un criminel sont inacceptables", a affirmé M. Jebali lors d'une séance de dialogue avec les constituants organisée lundi après-midi par l'assemblée nationale constituante. Passant en revue les évènements que connaissent certaines régions du pays, le chef du gouvernement a souligné qu'il s'agit de pratiques dangereuses qui mettent en péril les acquis du peuple et non pas le gouvernement. Ces actes ont occasionné des pertes estimées à 2500 millions de dinars en 2011. Le Chef du gouvernement a affirmé que le recours à une solution sécuritaire pour faire face à ces évènements peut être considéré comme une incapacité dans le traitement de ces problèmes "ce qui risque de faire revenir le pays à la dictature". L'actuel gouvernement, a encore dit M. Jebali, a entamé des négociations avec les sitineurs du bassin minier et avec ceux de Sfax. Il a aussi évoqué les contacts engagés par le gouvernement dans le cadre de concertations avec l'organisation patronale, la centrale syndicale et les représentants des médias. "Notre gouvernement est attaché au respect de la liberté de presse en tant que fondement de la démocratie", a assuré M. Jebali. Il a dénoncé, dans ce contexte, l'agression, lundi matin, du journaliste Zied Krichene affirmant que la justice prendra son cours. "Il ne peut y avoir de libertés sans garantie de l'intégrité physique des journalistes", a encore dit M. Jebali. Il a aussi évoqué les efforts visant à indemniser les familles des martyrs et les blessés de la révolution ainsi que les victimes de l'ancien régime de dictature. Sur un autre plan, M. Jebali a souligné l'attachement de son gouvernement à respecter les engagements pris avant les élections du 24 octobre et à ne pas dépasser le mandat d'une année ou un peu plus si l'action du gouvernement ou celle de l'assemblée constituante l'exige. La durée du mandat est liée au parachèvement par la constituante de ses travaux, a-t-il assuré. "Notre gouvernement est attaché aux principes de la concertation avec les différentes parties" a encore indiqué le chef du gouvernement provisoire qui a annoncé la présentation prochainement d'un programme détaillé qui permettra de faire passer le pays d'une situation économique et sociale difficile avec un indicateur de développement de - 1,8 vers une situation meilleure à l'horizon des prochaines élections. "Notre souhait est de parvenir à la mise en place d'un nouveau plan de développement qui répond aux aspirations du peuple tunisien et aux objectifs de la révolution" a dit M. Jebali. La réalisation de ce programme fait face à une situation difficile créée par le gouvernement sortant bien qu'il n'en soit pas la cause dans la mesure où il s'agit plutôt d'un legs des années de dictature et le résultat des injustices économiques et sociales que la révolution est venue rectifier. Exprimant ses regrets devant "l'instrumentalisation politique" des difficultés économiques que traverse le pays, M. Jebali a annoncé la réalisation de 260 projets de développement dans différentes régions qui permettront la création de 28 mille postes d'emplois. "Ces projets sont en panne en raison de l'absence de la sécurité", a estimé le chef du gouvernement provisoire.