TUNIS (TAP) - Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Mustapha Kamel Nabli, a nié les accusations qui circulent autour de son refus de coopérer avec la commission nationale d'établissement des faits sur les affaires de malversation et corruption et d'autres relatives à la désignation de responsables «corrompus » à des postes administratifs au sein de la banque. M. Nabli s'est exprimé ainsi dans un communiqué publié, lundi, et adressé à tous les fonctionnaires de la BCT : «Je veux confirmer que tout ce qui a été dit sur le refus de la banque de coopérer avec la commission nationale d'établissement des faits sur les affaires de malversation et de corruption n'a aucun fondement. » Il a ajouté: « le fait est que la BCT a remis, à la justice, un dossier portant sur la corruption, avant que la commission d'établissement des faits sur les affaires de malversation et de corruption n'ait formulé une demande à ce sujet. Nous avons ainsi accompli notre rôle citoyen et les autorités judiciaires se sont engagées à se prononcer sur l'affaire.» Il a précisé que "tous les dossiers dont la BCT a eu vent ou qui lui ont été soumis par d'autres parties ont été présentés à la justice, seule structure habilité à porter le jugement qui s'impose". M. Nabli a souligné que « la coopération de la BCT se poursuit tant avec le pouvoir judiciaire qu'avec la commission. » Concernant l'accusion de certains responsables de la Banque "de corruption", il a rappelé "qu'aucune accusation de corruption ne peut etre portée à une quelconque partie sans présentation de preuves tangibles à ce sujet". Et d'ajouter:"tout dossier ou informations qui nous sont parvenus sur l'implication de n'importe quelle personne dans la corruption ont été examinés et les mesures nécessaires prises". Il a appelé toute personne ayant une preuve confirmant l'implication de n'importe quel responsable dans la banque à la communiquer, s'engageant à prendre les mesures nécessaires à temps.» En ce qui concerne les dernières nominations et désignations au sein de la BCT, M. Nabli a dit que ces dernières reposent sur des critères objectifs, telles que la compétence, la capacité de direction et le sens de la responsabilité», appelant à éviter les jugements d'intention et ne pas s'en tenir aux rumeurs et aux fausses informations. Il a avancé que « Tous les noms qui circulent pour occuper le poste de vice-gouverneur sont dénués de fondement et ne sont que des tentatives pour propager le trouble". Il a annoncé qu'il continuera à oeuvrer pour introduire et renforcer les réformes au sein de la banque centrale, précisant que celles-ci demeurent nécessaires malgré les réformes engagées tout au long de l'année précédente. Il convient de rappeler qu'environ 200 agents de la BCT ont organisé, jeudi 19 janvier 2012, un sit-in au siège de la BCT, pour revendiquer l'introduction de "réformes structurelles" et la nécessité de faire rendre des comptes "aux corrompus" au sein de cette institution financière. M. Hamouda Ayed, membre du syndicat de base de la BCT avait déclaré à la TAP que l'affectation de certains directeurs généraux, "accusés de corruption", à d'autres postes a suscité l'indignation des sit-inneurs qui ont réclamé la nécessité de démettre ces responsables de leurs fonctions. Les sit-inneurs ont réclamé, selon le syndicaliste "le changement du vice-gouverneur de la BCT", et de faire rendre des comptes à ceux qui ont octroyé des crédits faramineux à des "symboles du régime déchu".