TUNIS, 09 Fév 2010 (TAP)- Un gros plan sur le cinéma d'Algérie est au programme de la semaine du film algérien à Tunis qui se tiendra cette année du 13 au 21 février à la maison de la culture Ibn Rachiq avec à l'affiche 17 films produits entre 1961 et 2009. L'ouverture se fera avec la projection d'un court-métrage "Yasmina" ou les "Les fusils de la liberté" (1961) de Djamel Chanderli (le premier cinéaste algérien arrivé à Tunis en 1957) et Mohamed Lakdhar Hamina. Ce film est l'une des premières oeuvres du cinéma algérien montrant le bombardement colonial contre les Algériens et les tunisiens lors des événements de Sakiet Sidi Youssef dont la Tunisie et l'Algérie viennent de commémorer le 8 février 2010, le 52ème anniversaire. La séance d'ouverture sera marquée par la suite par la projection du film "Les cinéastes de la liberté" (2009) de Said Mehdaoui, un documentaire passionnant sur ces combattants de la caméra engagés dans la révolution algérienne. Privilégiant des oeuvres fortes et originales, cette manifestation, organisée par le ministère de la culture et de la sauvegarde du patrimoine en collaboration avec l'ambassade algérienne en Tunisie, proposera au public un classique du cinéma algérien d'après l'indépendance "Le vent des Aurès" (1967) de Mohamed Lakhdhar Hamina qui a connu le succès notamment au festival de Cannes où il remporté le prix de la première oeuvre. Seront projetés également "L'opium et le bâton" adapté du célèbre roman de Mouloud Mammeri, "Nahla" de Farouk Beloufa (1979) et "Rachida" de Yamina Bachir-Chouikh (2002), un film considéré comme le plus accompli de toute l'histoire du cinéma algérien ou encore "Gabbla" (2008) de Tariq Teguia, une oeuvre saluée par la critique pour son écriture originale. Dans cette diversité de regards portés sur l'Algérie, des productions filmiques explorant des voies innovantes sont programmées à savoir "La maison jaune" (2007) de Amor Hakkak (ayant participé à la compétition officielle longs métrages des JCC 2008) et "Le voyage à Alger" (2009) de Abdelkarim Bahloul, un film basé sur une histoire réelle. Le cinéma algérien au féminin sera présent à travers "L'envers du miroir" (2007) de Nadia Cherabi. Dans cette série de propositions cinématographiques où la saisie de l'histoire se conjugue à une réflexion sur l'art, le public aura rendez- vous avec "London River" (2009) de Rachid Bouchareb et "Harragas" (2009) de Merzak Allouache qui décline ,à travers la traversée périlleuse de la mer, un voyage à travers les vies. Des co-productions tuniso-algériennes, témoins de l'échange culturel entre les deux pays, sont également à l'affiche dont "Aziza" (1980), signé Abdellatif Ben Ammar et "Leila ma raison" (1989) de Taieb Louhichi , inspirée de la légende arabe de "Majnoun leila". Réalisé en partie en Tunisie, le film comédie "Les vacances de l'inspecteur Tahar" (1973) de Moussa Haddad sera également au menu. Dans cette programmation, les enfants auront droit dans le cadre de "séances enfants" à deux films en l'occurrence "Les enfants du vent" (1981) de Brahim Tsaki, une trilogie émouvante sur les enfants et "Cartouches gauloises" (2006) de Mehdi Charef (2006), un film qui promet d'être aussi attachant que ses héros.