NOUAKCHOTT (Sarra Blel/ TAP) - Le président de la République provisoire a affirmé samedi que le « gouvernement tunisien ne ménagera aucun effort pour s'affranchir d'un lourd héritage de corruption et de dictature affectant tous les domaines ». « L'une des pires corruptions est celle qui affecte la mentalité », a-t-il précisé. « Nous nous préoccupons de mettre la Tunisie sur les rails. Une fois la corruption est éradiquée, tout le monde bénéficiera des fruits de la révolution », a-t-il promis. Rencontrant, vendredi soir, à Nouakchott, les membres de la communauté tunisienne en Mauritanie, M. Moncef Marzouki a relevé que certains aspects d'anarchie que connaît le pays sont une conséquence naturelle compte tenu de l'effervescence démocratique que vit la Tunisie. « La réforme ne prendra pas corps du jour au lendemain mais elle donnera ses fruits après des années », a-t-il justifié. La réparation de 23 ans de corruption, d'injustice, de mensonge, de frustration, a-t-il affirmé, est une responsabilité historique qui commande la conjugaison des efforts de tous et le règlement des problèmes qui se posent avec une dose d'optimisme. « La Tunisie arrivera à bon port aussi longtemps que ses dirigeants soient nourris de bonnes intentions », a-t-il assuré. S'agissant de l'Union du Maghreb arabe, M. Moncef Marzouki a indiqué que les zones marginalisées et déshéritées en Tunisie sont des régions limitrophes de l'Algérie du côté du nord-ouest ou de la Libye du côté du sud, faisant remarquer que l'ouverture des frontières entre les pays maghrébins ne manquera de contribuer à résoudre les problèmes de développement et de pauvreté. La dynamisation du grand Maghreb arabe, a-t-il relevé, est une question vitale pour la Tunisie, dans la mesure où elle contribuera au règlement de plusieurs problèmes de développement aussi bien dans le pays que dans le reste des pays du Maghreb. Il s'agit, à cet égard, de garantir le droit des maghrébins au travail, à la nationalité, à l'investissement et à plusieurs autres droits. En réponse à une question sur l'alliance entre le Congrès pour la République (CPR) et le Mouvement Ennahdha, M. Marzouki a précisé que cette alliance est dictée par l'impératif de protéger le pays, de préserver les valeurs de modération et de juste-milieu dans la gestion des affaires du pays. « Je resterai fidèle à mes principes qui ne feront jamais l'objet de surenchères », a-t-il promis. D'autre part, le Président de la République a indiqué que le gouvernement envisage l'ouverture de plusieurs ambassades et consulats dans nombre de pays africains tels que le Niger, Rwanda, le Gabon, et le Bénin, faisant état de l'attachement de la Tunisie durant le dernier sommet africain tenu à Addis-Abeba, à dynamiser ses relations avec les pays africains qui ont été longtemps marginalisés. M. Marzouki avait auparavant effectué une visite au nouveau siège de l'ambassade de Tunisie à Nouakchott, avant de procéder à l'inauguration du centre culturel Tunisien à Nouakchott.