BEYROUTH (TAP) - Des opposants syriens ont appelé jeudi à boycotter le référendum prévu le 26 février sur une nouvelle Constitution, estimant que le texte gardait le même "esprit" de la loi fondamentale actuelle et conférait au président des "prérogatives absolues". "Le projet de Constitution consacre dans la préface et certains articles l'esprit" du texte actuel, estiment dans un communiqué les Comités locaux de coordination (LCC), qui chapeautent la contestation sur le terrain. Il "confère au président de la République des prérogatives absolues, l'élève au statut de leader absolu et éternel", permet "la reproduction du régime" et ne garantit pas, comme dans la Constitution actuelle, la séparation du pouvoir, poursuivent-ils. "Les LCC appellent le peuple à refuser et boycotter le prétendu référendum (...) et insister sur la réalisation des objectifs de notre révolution en faisant tomber le régime" du président Bachar al-Assad, ajoute ce groupe. "Le régime se moque de la volonté des Syriens (...) car les conditions pour la tenue de référendum ne sont pas réunies et celui qui a élaboré le projet n'est pas légitime", soutiennent-ils, en référence au régime Assad et à la poursuite de la répression par ses forces de la révolte depuis 11 mois. M. Assad a décidé mercredi d'organiser un référendum le 26 février sur une nouvelle Constitution fondée sur le pluralisme en supprimant toute référence au parti Baas, au pouvoir depuis près de 50 ans en Syrie. La fin de la primauté du parti Baas était l'une des revendications essentielles des opposants au début du mouvement de contestation à la mi-mars 2011. Mais ils réclament désormais le départ pur et simple de M. Assad. D'après le nouveau texte, le président nomme toujours le Premier ministre et les membres du gouvernement, au moment où l'opposition réclame que ce poste soit pourvu par la personne issue de la majorité parlementaire. Sur le terrain, la liste des morts s'est encore allongée, avec au moins 36 personnes tuées mercredi, selon un dernier bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).