MANOUBA (TAP) - Des affrontements ont eu lieu, mercredi à la faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba, entre des étudiants salafistes qui portaient des armes blanches et d'autres étudiants dont certains appartiennent à l'Union générale des étudiants tunisiens (UGET) provoquant une nouvelle interruption des cours. Suite à ces accrochages, cinq étudiants ont été victimes d'actes de violence dont deux ont reçu les premiers secours sur place et trois autres ont été transportés d'urgence à l'hôpital Mohamed Kassab, a indiqué une source de la protection civile au correspondant de l'agence TAP. "Ce mouvement de protestation intervient, selon des étudiants salafistes, en réponse à l'agression, mardi, de deux étudiantes portant le niqab par le doyen de la faculté". De leur côté, des étudiants de l'UGET dont certains ont pris refuge à l'Institut de presse et des sciences de l'information à la Manouba pour demander du secours, ont indiqué qu'ils organiseront une marche en direction du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour dénoncer le silence du gouvernement et revendiquer des solutions urgentes à la poursuite de la violence à la faculté. Les agents de l'ordre sont intervenus pour faire sortir les étudiants de l'UGET bloqués à l'IPSI et des renforts sécuritaires sont arrivés. Des centaines d'étudiants de la faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba avaient organisé, mercredi matin, une protestation à l'entrée de la faculté dénonçant la poursuite des actes de violence à l'enceinte universitaire. Parallèlement, des étudiants de la faculté et des personnes étrangères à cette université se sont rassemblés, mercredi matin, devant le portail de la faculté, scandant des slogans appelant à permettre aux étudiantes portant le niqab de suivre les cours et de passer l'examen. Un groupe d'étudiants salafistes ont remplacé le drapeau tunisien par un autre drapeau noir portant l'inscription "Dieu est unique, Mohamed et son prophète". Le drapeau tunisien a été hissé après quelques instants par des étudiants indépendants de la faculté. Il convient de noter que l'article 129 du code pénal puni d'un an d'emprisonnement, quiconque par paroles, écrits, gestes ou tout autre moyen, porte atteinte publiquement au drapeau tunisien. Plusieurs avocats, professeurs universitaires et étudiants ont observé un sit-in sur la route de Oued Ellil menant au rectorat de la Manouba pour dénoncer l'outrage au drapeau tunisien et revendiquer l'intervention immédiate du gouvernement pour mettre fin à la violation de l'intégrité de l'université tunisienne et à la souveraineté nationale.