Tweet Share TUNIS (TAP) - Les travaux de la quatrième édition de l'académie d'été tenue sous le thème "Gouvernance et transition au Maghreb : quels mécanismes de responsabilisation?" à la Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis, ont pris fin samedi. Cette édition qui s'est déroulée du 24 au 30 juin, s'inscrit dans le cadre du projet développé conjointement par le programme régional "Bonne gouvernance, Maghreb" de la GTZ (agence de coopération technique tuniso-allemande), le Centre européen inter-universitaire pour les Droits de l'Homme (EIUC), la Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis et le Centre de la femme arabe pour la formation et la recherche (CAWTAR). L'objectif de cette quatrième édition tenue pour la première fois en Tunisie est d'analyser des exemples concrets et tangibles d'expériences de responsabilisation, obligeant les gouvernants maghrébins à rendre des comptes dans un contexte de transition politique, a expliqué le coordinateur du centre européen inter-universitaire pour les Droits de l'Homme (EIUC). Il s'agit aussi de mettre au jour dans une optique comparative les bonnes pratiques de gouvernance au Maghreb et de permettre une réflexion sur l'engagement citoyen et la promotion de la bonne gouvernance au Maghreb, a indiqué une responsable de la GTZ. Durant la séance de clôture, les participants ont présenté les principales notions explicitées lors des conférences, débats et séances de travail. Les discussions auxquelles ont participé des étudiants, ont porté notamment sur la signification de la bonne gouvernance dans le contexte tunisien de transition démocratique, en insistant sur les mécanismes qui obligent les décideurs à rendre des comptes aux citoyens. Le doyen de la Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis et membre de l'assemblée nationale constituante (ANC), Fadhel Moussa, a donné un éclaircissement sur les mécanismes de responsabilisation interne et externe. Présentant la distinction entre mécanismes internes et externes, Jean Paul Jacqué, enseignant à l'université de Strasbourg, a précisé que le fonctionnement de la démocratie implique la mise en place d'un système de responsabilisation des gouvernants pour qu'ils agissent sous le contrôle des électeurs. De son côté, Rachida Ennaifer, universitaire (faculté des sciences juridiques, politiques et sociales), a présenté le cadre institutionnel de la première période de transition en Tunisie " la transition préélectorale". L'intervenante a donné un aperçu sur la création et les modalités de fonctionnement de la "Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique". Elle a évoqué notamment son rôle dans l'élaboration des décrets-lois qui ont permis une plus grande liberté d'organisation politique et associative ainsi que la préparation des élections pour une assemblée nationale constituante. Dans le cadre de cette édition, une visite a été effectuée au siège de l'Assemblée nationale constituante au cours de laquelle les participants avaient assisté à une séance plénière. A noter que l'Académie d'été est un programme de formation internationale co-financé par le ministère fédéral allemand de la coopération économique et le développement et l'union européenne (UE). Elle a réuni dans sa quatrième édition à Tunis, 28 étudiants et jeunes professionnels en provenance d'Algérie, du Maroc, de Mauritanie et de Tunisie. Les travaux de cette édition ont été divisés en trois axes. Le premier a traité des mécanismes internes de responsabilisation (contrôle en grande partie institutionnel), animé par Jean Paul Jacqué (université de Strasbourg), Youssef El Bouhairi (université de Marrakech) et Rachida Ennaifer (faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis). Le deuxième axe s'est penché sur les mécanismes externes (contrôle citoyen reposant sur la transparence et la liberté d'expression), animé par Raphael Pouye (du centre européen d'appui aux processus électoraux- ECES-Bruxelles) et du sociologue algérien Rabeh Sebaa (université d'Oran). Enfin, le dernier axe a présenté les espaces au sein desquels le contrôle des décideurs pose des problématiques (corruption, justice fiscale, gouvernance économique, éducation et justice sociale), avec la contribution de Naji Baccouche (université de Sfax), Tarik Nesh-Nash (transparency Maroc) et Gunter Maes (université de Belgique). Tweet Share Suivant