WASHINGTON, 13 mars 2010 (TAP) - La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a estimé que le gouvernement israélien avait envoyé ''un signal profondément négatif'' en annonçant des mesures susceptibles d'entraver la reprise du processus de paix au Proche-Orient. Clinton s'est entretenu au téléphone avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu et lui a fait part de sa déception au sujet de la décision d'Israël de construire 1.600 nouveaux logements. Cette annonce a mis dans l'embarras le vice-président Joe Biden qui était alors sur place pour tenter de donner une nouvelle impulsion aux discussions israélo-palestiniennes. Dans un entretien à la chaîne CNN, elle a assuré vendredi que ces développements ne mettaient pas en péril la relation entre Israël et les Etats-Unis, "durable et forte" selon elle. Mais, a-t-elle ajouté en usant d'un langage inhabituellement ferme: ''L'annonce des implantations le jour même où le vice-président se trouvait sur place était offensante.'' Selon P.J. Crowley, porte-parole du département d'Etat, Clinton a déclaré à Netanyahu que cette décision constituait ''un signal profondément négatif quant à la façon qu'a Israël d'aborder la relation bilatérale'' et qu'elle avait ''sapé la confiance mise dans le processus de paix''. ''La secrétaire a dit ne pas pouvoir comprendre comment cela s'était produit, tout particulièrement à la lumière de l'engagement marqué des Etats-Unis en faveur de la sécurité d'Israël'', a dit Crowley. Le "quartet" de médiateurs internationaux au Proche-Orient /Etats-Unis, Union européenne, Nations unies et Russie / a condamné vendredi ce projet de construction, dont il entend discuter lors de sa réunion prévue la semaine prochaine à Moscou. La mise en garde de Clinton à Netanyahu conclut une semaine de tension entre les Etats-Unis et Israël. L'annonce de la décision israélienne a fortement irrité les dirigeants palestiniens qui ont aussitôt menacé de se retirer des pourparlers indirects dits "de proximité" censés constituer la première étape d'une reprise du dialogue, rompu il y a plus d'un an. Elle a en outre embarrassé le vice-président américain Joe Biden, en visite dans la région au même moment. Mais vendredi, il s'est dit optimiste quant à l'ouverture de ces discussions sous médiation américaine. L'émissaire de Barack Obama dans la région, George Mitchell, doit à nouveau se rendre au Proche-Orient la semaine prochaine et des responsables américains espèrent que les discussions indirectes pourront débuter à ce moment-là.