Tweet Share BARCELONE (TAP/ Mustapha Frady) - Depuis quelques semaines, il a signé en faveur d'un des meilleurs et des plus prestigieux clubs en Europe, voire dans le monde, la formation allemande de « Kiel », qui recrute, pour la première fois de son histoire, un joueur arabe et africain. Il s'agit de Wael Jallouz, qui bien que n'ayant pas franchi le cap des 22 printemps, mais étant doté de potentialités physiques et de capacités techniques impressionnantes, il a pu rejoindre la formation de la Mer Baltique, précédé par une réputation internationale acquise dans les rangs des sélections de jeunes. Cette réputation a dépassé les frontières de la ville balnéaire de Hammamet, et l'a rendu une cible privilégiée des chasseurs de tête allemands qui aspirent, tout naturellement, au « plus vite, au plus haut, au plus fort » et qui misent, toujours, sur les gagneurs et ne parient point sur les losers. Wael Jallouz est, « inéluctablement », un de ceux la aux yeux de ses recruteurs. L'entraîneur islandais de Kiel, Alfred Gislason, a qualifié le joueur, en marge de la signature du contrat, qui liera Jallouz à son nouveau club, à compter du mois de juin 2013, comme étant « un des meilleurs jeunes talents au Monde, que nous avons suivi, de près, depuis un lustre, et qui ne cesse de s'améliorer ». Et le technicien scandinave d'ajouter : «Nous sommes, profondément, convaincus que, dans un laps de temps, relativement court, Wael deviendra une star qui brillera de mille feux dans le ciel du handball mondial, à condition de faire preuve de discipline et de détermination, aussi bien à l'intérieur qu'en dehors des parquets ». En effet, la détermination est le maître mot. C'est grâce à ces mêmes détermination et résolution que Jallouz est parvenu à surmonter les embbches dressées sur son itinéraire, depuis sa tendre enfance, à Grombalia, la ville qui l'a vu naître, un certain 3 mai 1991. Dans un milieu social et familial, relativement modeste, Wael a passé une enfance ordinaire, partagée entre sa scolarité et la pratique de plusieurs sports. Toutefois, la discipline qui l'a attirée le plus était le tennis. Après avoir manié la raquette pendant une période, Wael l'a délaissé pour passer à un autre « jeu de mains », à savoir, le handball, le sport le plus populaire dans la région du Cap Bon, au sein de l'Association Sportive de Hammamet (ASH). C'est à l'âge de 11 ans qu'il a débuté sa carrière handballistique dans la catégorie « Ecoles », en passant par les autres paliers, où il a appris les astuces et techniques de la petite balle, prodiguées par une pléiade d'entraîneurs et d'éducateurs. Evoquant ses coachs, Jallouz se remémore, avec une once de nostalgie : « Certains parmi eux, qui jouaient le rôle du paternel, m'ont dispensé l'art d'affronter l'adversité et de faire preuve de patience aux moments d'infortune ». Et de poursuivre, dans ce contexte, « D'autres ont fait montre de sérieux, de rigueur et de fermeté que nous jugions exagérées à l'époque ». Avec le recul, il estime que cette attitude avait pour but de « nous inculquer une rectitude et une éducation saine, et de garantir notre réussite, aussi bien à l'échelle sportive que scolaire ». La perle du handball tunisien a gravi, par la suite, sereinement et sans sourciller, les différents échelons en évoluant dans les catégories de jeunes de l'AS Hammamet. Cette évolution lui a permis, sous la houlette des techniciens qui l'ont entraîné, de faire éclore son talent. Wael était, d'ailleurs, en mesure de rejoindre les rangs des plus grands clubs tunisiens, n'eut été la main de la Bundesliga, plus prompte à s'accaparer ses services. Un passage en terre germanique que le monde du handball tunisien espérera, plus bénéfique, aussi bien pour le joueur que pour le sept national. Jallouz a, par ailleurs, évolué dans les différentes sélections de jeunes et a pris part à plusieurs manifestations continentales et championnats du Monde, tels que le Mondial Cadets (Hammamet 2009) et le Championnat du Monde (Suède 2011). Il a, également, décroché la médaille de bronze avec la sélection tunisienne Juniors au Championnat du Monde qui s'est déroulé, en Grèce, en 2011. Le Mondial 2005, abrité par la salle omnisports de Rades, (Banlieue sud de la capitale), et qui a réuni le gotha du handball mondial, a représenté pour Jallouz une étape charnière et une date marquante dans sa vie. Le prodige du handball tunisien précise, à ce propos, que cette joute mondiale a constitué pour lui un « tournant », qui a illuminé son existence et balisé sa voie. «J'avais, à peine 14 ans, a-t-il dit, et j'ai vécu aux mois de janvier et de février 2005 au rythme du génie de Wissem Hmem, de la créativité de Haykel Mgannem, de la combativité de Issam Tej et des tirs venus d'ailleurs de Sobhi Sioud, c'était un beau et doux rêve, fugace, plus proche de l'évanescence que de la réalité. Les joueurs cités ont été la locomotive qui a nivelé vers le haut toute une génération de jeunes, qui caressaient le rêve de tutoyer les sommets de la petite balle tunisienne, continental et pourquoi pas mondiale...". Le jeune talent a ajouté, avec un brin d'orgueil mêlé à la superbe mirifique des grands, : « Aujourd'hui, je suis en Espagne pour disputer le Mondial, et comme le sang qui coule dans mes veines est tunisien, rouge comme la couleur de l'emblème national, je suis tel un Matador, ne craignant ni combat ni confrontation, avec un double objectif, des objectifs à court terme qui sont tunisiens et consistent à se qualifier au deuxième tour, et des desseins futurs au goût allemand, qui traversent le Rhin pour flirter avec la célébrité mondiale ». Commentant et reprenant ses propos, j'ai répété, in petto, comme murmurant et susurrant dans son oreille : « Commençons par tes objectifs et tes « buts » tunisiens que tu dois nicher dans les cages adverses, et laissons de côté, pour quelque temps seulement, tes objectifs mondiaux.. ». Tweet Share Suivant