* Les cliniques privées accueillent près de 140 mille étrangers par an LE BARDO, 29 avr. 2010 (TAP) - La Chambre des députés a tenu, jeudi matin, au palais du Bardo, une séance plénière, sous la présidence de M. Foued Mebazaa, président de la Chambre, consacrée à un débat autour du secteur de la santé, en Tunisie, et les perspectives de le promouvoir à la lumière des défis posés. L'opportunité a été offerte pour rappeler les importants développements ayant marqué le secteur, au cours des dernières années, avec, notamment, la modernisation de l'infrastructure de base, la création de nombreux établissements sanitaires, de différentes catégories, et leur équipement du matériel nécessaire et la consolidation de la médecine spécialisée, dans les régions. C'est le cas, aussi, avec le renforcement des capacités des industries pharmaceutiques locales et du secteur de la pharmacie, l'amélioration de la formation des cadres médicaux et paramédicaux, ainsi que d'autres volets relatifs à la garantie du bien-être sanitaire et hospitalier, pour le citoyen. Dans ses réponses aux interventions des députés, M. Mondher Zenaidi, ministre de la Santé publique, a mis en exergue l'importance des efforts consentis pour développer davantage le secteur de la santé et mettre à niveau ses différentes composantes. L'objectif de cette démarche est de relever les défis relatifs, notamment aux retombées des mutations épidémiologiques et démographiques, et à l'amélioration du niveau de vie, ainsi que les changements accélérés dans le secteur médical, au niveau des connaissances, des techniques et des technologies. Création prochaine de trois hôpitaux privés A cet effet, l'intérêt sera axé, au cours de la prochaine période, sur l'accélération du rythme de la mise à niveau du secteur, grâce à un ensemble d'interventions. Ces actions portent, notamment, sur la création d'établissements de santé supplémentaires de différentes catégories, dans certaines régions, la modernisation des autres, avec une enveloppe de 190 millions de dinars pour l'acquisition d'équipements médicaux modernes dont des scanners, des échographes, des équipements numériques pour les examens cardio-vasculaires et des traceurs cardiaques. Par ailleurs, trois hôpitaux privés seront créés, prochainement, à Tunis et à Sousse, une nouvelle expérience qui doit donner une valeur ajoutée qualitative, dans le secteur privé de la santé, en Tunisie. Concernant la consolidation de la médecine spécialisée dans les régions, le ministre a rappelé les importantes étapes parcourues dans ce sens, dans le cadre de l'exécution des directives du chef de l'Etat, au cours des deux conseils ministériels tenus le 30 mai 2008 et le 20 novembre 2009. Ainsi, 360 médecins spécialistes opèrent dans ces régions, actuellement, contre 280 à la fin de 2008. Le ministère oeuvre, d'autre part, à la consolidation de cette orientation, à partir de l'année 2010, en envoyant 100 auxiliaires hospitalo-universitaires exercer dans les régions, outre l'augmentation des postes pour le recrutement annuel de professeurs universitaires agrégés, des auxiliaires hospitalo-universitaires et des médecins spécialistes, pour atteindre les 150 postes, en plus de 500 postes ouverts dans le cadre du concours de résidanat en médecine, dans le but de renforcer les capacités de formation, en particulier dans les domaines de l'anesthésie et réanimation, la gynécologie obstétrique, la pédiatrie et la radiographie. 2011: des unités mobiles de secours médicaux d'urgence dans chaque gouvernorat M. Mondher Zenaidi a ajouté que l'action est, aussi, orientée vers la concrétisation des décisions présidentielles en date du 23 janvier 2009 visant à développer davantage la médecine d'urgence, notamment au niveau de l'infrastructure, l'acquisition d'équipements médicaux et la disponibilité du cadre médical spécialisé. A cet effet, les travaux d'étude et de réalisation des pôles des urgences, à la Marsa, aux hôpitaux Charles Nicolle et la Rabta, à Tunis, et d'autres régionaux, à Gabés, Gafsa et Jendouba, et l'installation d'unités mobiles de secours médicaux d'urgence, dans chaque gouvernorat, à l'horizon 2011. L'intérêt du ministère s'est, en outre, dirigé vers l'amélioration de la formation dans cette spécialité médicale, à travers la création d'un mastère en médecine d'urgence, ainsi que la mise à niveau du parc des ambulances et l'acquisition de 50 nouvelles ambulances qui seront distribuées aux régions. Concernant le chômage des pharmaciens, le ministre a expliqué que les décisions présidentielles de l'année dernière à propos de la création du poste d'aide pharmacien et l'ouverture de nouvelles pharmacies de jour et de nuit, dans les imadas, et des postes en pharmacie hospitalière ce qui a permis le recrutement de 488 pharmaciens. Il a, par ailleurs affirmé que l'objectif fixé dans le domaine de l'industrie pharmaceutique, à l'horizon 2014, est d'atteindre une couverture de 65 pc des besoins nationaux par la production locale, tout en oeuvrant pour porter à 250 millions de dinars le chiffre d'affaires à l'exportation, contre 50 millions, actuellement. Ces résultats devront être obtenus à travers l'incitation des multinationales du secteur à créer des unités de production, en Tunisie, la sous-traitance d'une partie de leurs activités de production par des sociétés tunisiennes et la commercialisation des médicaments tunisiens à travers les circuits de distribution. Tunisie: environ 100 cliniques privées Le ministre a, par ailleurs, indiqué que le nombre des médecins psychologues opérant dans les hôpitaux publics est de 118, alors que 900 lits sont réservés à cette spécialité. Les hôpitaux universitaires comptent, pour leur part, huit services de psychologie, alors que d'autres services de santé mentale sont en cours de création à Bizerte, Menzel Bourguiba et Nabeul. Répondant à la question relative à la consolidation du statut de la Tunisie en tant que pôle régional d'exportation de services médicaux, M. Zenaidi a souligné le souci de garantir la qualité des services. Il a indiqué, dans ce sens, que la Tunisie compte environ 100 cliniques privées et que près de 140 mille étrangers ont recours, chaque année, à leurs services, sans compter ceux qui viennent pour le thermalisme et la thalassothérapie.