TUNIS, 28 juil 2009 (TAP) - Le dialogue national sur la productivité, organisé, mardi à Gammarth, a été marqué par les interventions des représentants des partis politiques et des organisations nationales. M. Mohamed Ghariani, secrétaire général du Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD) a souligné, à ce propos, que dans la pensée du Président Zine El Abidine Ben Ali, la productivité ne se limite point à des données chiffrées, mais s'inscrit dans le cadre d'une approche globale qui repose sur la recherche et l'innovation en tant que valeur civilisationnelle ainsi que sur des critères de référence en termes de développement et de croissance. Il a souligné que pour atteindre des paliers supérieurs en termes de croissance et de productivité, il est nécessaire de mobiliser toutes les potentialités et toutes les énergies à l'échelle nationale, qu'il s'agisse des entreprises ou de leur environnement extérieur, à travers l'adoption de politiques sectorielles qui englobent tous les domaines. Il a appelé à mettre en place, dans chaque entreprise, une cellule spécialisée dans la promotion de la productivité, à encourager les entreprises industrielles à créer leurs propres laboratoires de recherche et à aider ces entreprises à valoriser les résultats de la recherche scientifique dans les domaines de la qualité, de la normalisation et de la concurrence, à travers des incitations et des encouragements en vue de consacrer davantage la culture de la productivité. De son côté, M. Mohamed Bouchiha, secrétaire général du Parti de l'unité populaire (PUP), a mis l'accent sur l'importance du rôle de l'encadrement dans l'amélioration de la productivité, soulignant la nécessité de subordonner obligatoirement l'octroi d'avantages et d'encouragements aux investisseurs au recrutement des diplômés de l'enseignement supérieur. Il a ajouté que l'enjeu de la productivité nécessite des solutions à long terme et passe inévitablement par un dialogue national élargi qui doit refléter le pluralisme que connaît le pays. our sa part, M. Ismail Boulehya, secrétaire général du Mouvement des démocrates socialistes (MDS) a souligné la nécessité d'élaborer une étude approfondie pour identifier les causes qui empêchent la réalisation du niveau souhaité en termes de productivité. Il a, aussi, souligné l'importance d'associer les travailleurs à la conception des différents programmes visant à promouvoir la productivité en leur qualité de partenaires à part entière de ce processus. Le représentant de l'Union démocratique unioniste (UDU) a appelé à la constitution d'équipes spécialisées qui auront pour mission de réaliser des opérations d'audit et d'étudier chaque secteur à part, conformément à des standards spécifiques à chaque secteur, afin de préconiser un programme d'action, limité dans le temps, pour promouvoir la productivité. L'augmentation de la productivité, a-t-il ajouté, exige l'accroissement du taux d'encadrement, la garantie de la transparence de la gestion et l'alternance dans les postes de décision. Le représentant du Parti social libéral (PSL) a souligné l'importance d'adopter le choix du développement durable au sein de l'entreprise, afin d'accroître la productivité, de responsabiliser davantage les travailleurs et les fonctionnaires et de les associer à la prise de décision, et à la mise en oeuvre des programmes et des stratégies concernant l'activité de l'entreprise, outre l'adoption de la gestion et de la comptabilité analytique pour identifier les défaillances au niveau de la productivité et promouvoir les services logistiques. Le représentant du Mouvement Ettajdid a souligné l'importance de revoir les systèmes d'enseignement pour les adapter aux besoins de l'économie nationale. Il a aussi relevé la nécessité de réviser le code d'incitation aux investissements afin de rationaliser les avantages accordés dans ce domaine et de réexaminer les barèmes en vigueur en matière de fiscalité. La représentante du Parti des verts pour le progrès (PVP) a souligné la nécessité d'intensifier l'usage des technologies modernes de la communication dans les processus de production et d'exploiter au mieux les potentialités offertes par l'économie du savoir pour accroître la productivité. Le représentant de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) a relevé que les objectifs tracés en matière de productivité exigent la stabilité de l'emploi et la garantie d'une information économique qui doit être communiquée aux décideurs. Il a plaidé pour que les politiques d'emploi adoptées actuellement, qui se caractérisent par leur flexibilité, offrent un surcroît de garanties pour les travailleurs, évoquant les conséquences positives que peuvent avoir les conditions de travail sur l'amélioration du rendement des travailleurs et leur incitation à faire preuve de don de soi. M. Salem Mekki, président de l'Organisation de l'éducation et de la famille (OTEF) a recommandé de diffuser une culture de la productivité et de changer la mentalité d'assisté, insistant sur l'importance du rôle de l'information dans la réalisation de ces objectifs. Il a précisé que l'augmentation de la productivité demeure tributaire de la contribution des différentes composantes de la société civile. Mme Saida Agrebi, présidente de l'Organisation tunisienne des mères a appelé a l'impulsion des incitations et des mécanismes en faveur de la femme au travail, relevant la nécessité de traiter tous les problèmes qui entravent l'accroissement de la productivité dont en particulier le phénomène de l'absentéisme. Elle a rappelé à cet égard les décisions présidentielles entreprises en ce sens, dont notamment l'institution du régime à mi-temps, en contrepartie des deux tiers du salaire, pour les femmes.