GENEVE, 29 juil 2010 (TAP) - Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a salué jeudi comme "un moment historique" l'entrée en vigueur dimanche prochain de la Convention sur les armes à sous-munitions auxquelles les civils paient un lourd tribut. Cent-sept pays ont signé à ce jour le traité et de nouveaux Etats sont sur le point de se joindre à l'interdiction de ces armes. La Convention, adoptée en décembre 2008 à Oslo, entrera en vigueur environ six mois après que 30 pays eurent ratifié le texte. La Convention interdit l'emploi, la production, le stockage et le transfert de cette catégorie d'armes. Les bombes à sous-munitions sont larguées par voie aérienne ou tirées par voie terrestre. Le conteneur s'ouvre dans les airs et éjecte les sous-munitions qui se dispersent sur de larges zones. De 5 à 40pc des sous-munitions n'explosent pas au contact du sol et peuvent rester actives pendant des années durant lesquelles elles peuvent tuer ou blesser des civils, dont des enfants. Ces armes ont été notamment utilisées dans la péninsule indochinoise durant la guerre du Vietnam, dans les Balkans et au Sud-Liban. L'entrée en vigueur de la Convention d'Oslo "constitue un moment historique dans la lutte contre l'emploi des armes à sous-munitions et devrait mettre un terme à des décennies de souffrances endurées par des hommes, des femmes et des enfants", s'est félicité dans un communiqué le président du CICR, Jakob Kellenberger. "Nous saisissons cette occasion pour lancer un appel à tous les Etats parties à la Convention afin qu'ils la mettent en oeuvre sans délai, en espérant que l'entrée en vigueur aura également une incidence sur la pratique des Etats qui n'ont pas encore adhéré au traité", a-t-il ajouté. Parmi les signataires figurent des Etats qui possèdent des stocks de plus de 100 millions de bombes à sous-munitions, comme le Royaume Uni, l'Allemagne et la France. Les pays qui ont été victimes de ces armes ont également adhéré au traité, comme le Laos, où des civils sont aujourd'hui encore tués ou blessés par des armes dispersées durant la guerre du Vietnam, selon la Coalition contre les armes à sous-munitions. La Coalition estime le stock mondial à plus d'un milliard de bombes à sous-munitions, mais de grandes puissances militaires comme la Chine, la Russie, les Etats-Unis et Israël, qui en possèdent la plus grande partie, ont jusqu'à ce jour refusé de signer la Convention d'Oslo.