MADRID, 30 juil 2010 (TAP) - Le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero a estimé vendredi que le taux de chômage du pays avait atteint un niveau "insupportable", à 20,09pc fin juin, annonçant une réforme pour mieux gérer les offres et demandes d'emplois. "Le chômage est le grand sujet encore à régler", "la grande priorité sociale", "le grand défi" du gouvernement, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Madrid pour faire le bilan de l'action de son gouvernement durant le premier semestre 2010. Selon lui, les politiques publiques pour aider les chômeurs à trouver du travail "sont encore loin (du niveau) que nous souhaitons". Zapatero a annoncé pour les prochains mois "une réforme des politiques actives de l'emploi" pour mieux coordonner les offres et demandes d'emplois. "Nous devons changer beaucoup de choses", a-t-il affirmé. Concernant les chiffres du chômage publié vendredi par l'Institut national de la statistique (Ine), le chef du gouvernement a jugé qu'"il y a une donnée positive: pour la première fois en deux ans, l'économie espagnole réussit à créer des emplois". Le ministère de l'Economie avait souligné un peu plus tôt dans un communiqué qu'au deuxième trimestre, "la création d'emplois enregistre son meilleur chiffre depuis septembre 2007", avec 82.700 travailleurs de plus. "Nous sommes convaincus que la reprise économique a continué au deuxième trimestre", a dit le chef du gouvernement, se déclarant "confiant que cela se reflète dans les chiffres de juillet" sur le nombre de chômeurs, qui seront publiés le 3 août par le ministère du Travail. "L'économie espagnole a la force pour croître", même si cette croissance reste "encore faible", a-t-il noté. Concernant la réforme du droit du travail, votée jeudi soir par les députés socialistes et contestée par les syndicats et l'opposition, Zapatero a réaffirmé qu'elle avait "pour objectif fondamental d'éviter les licenciements", mais aussi de "sauver des entreprises" et d'"augmenter la stabilité de l'emploi". Le texte vise à réduire la dualité du marché du travail, entre des contrats à durée indéterminée (CDI) relativement bien protégés et des contrats précaires en nombre croissant.