TUNIS, 28 août 2010 (TAP) - Autour de morceaux et de scènes qui font la démonstration brillante de ce qui fait la chair même du flamenco, une brochette d'artistes des deux rives de la Méditerranée se sont réunis pour présenter, en première, vendredi soir, dans le cadre de la 28e édition du festival de la médina de Tunis, un spectacle baptisé "Passerelles hispano-andalouses". Annonçant des résonances des plus lointaines, la soirée, organisée au théâtre municipal de Tunis, commence par un medley arabo-andalou élégamment interprété par l'artiste tunisienne Syrine Ben Moussa. En dépit d'une mauvaise surprise technique au niveau du micro dès le départ, elle garde le sourire enjôleur avant de poursuivre en compagnie de sa formation de musiciens tunisiens et algériens, "Ya zaman El Wasl", "ma nmoutchi ghrib et "kronfil Gharnata", et bien d'autres merveilles puisant essentiellement dans le répertoire algérien. Enveloppée dans sa robe aux couleurs de la Méditerranée, avec une touche tunisienne à l'allure espagnole, Syrine Ben Moussa a livré en solo un cocktail bien garni de chants arabo-andalous. En duo avec la chanteuse espagnole, Nuria Martin, le spectacle de fusion a pris une autre dimension. Chacune à sa manière, à son rythme et avec son souffle, elles étaient toutefois complices par leurs regards, et leurs gestes en partageant cette même émotion indicible dans la voix et ce même ressenti brûlant en chantant des thèmes universels: l'amour, l'exil, la nostalgie, la beauté, ... L'harmonie des passerelles: un spectacle instrumenté, chanté et dansé Dans cette soirée où s'entremêlent l'esthétique musicale, la beauté mélodique et rythmique, la danse flamenco, sur les notes du guitariste andalou José Torres, a embelli le spectacle, par des images et des partitions bien métissées, au son des rythmes gaies qui font l'harmonie des passerelles. A travers ce mélange de tonalités et de sonorités, symbole du partage d'un héritage musical commun, le public a pu apprécier la bailaora (danseuse de flamenco), Melissa Calero Caro, qui, dans ses costumes aux couleurs lumineuses, a attiré les regards, par le mouvement gracieux de ses bras et les claquements intensifs de ses pieds et mains. Pendant plus d'une heure trente, et malgré un temps mort parfois, un public hétérogène a, à chaque fois, applaudi les scènes qui s'enchaînent, particularité de ce spectacle instrumenté, chanté et dansé. Hormis les chansons programmées au concert "sihrouni inik" et "zin ezzin", à titre d'hommage à Hédi Jouini et dont les airs sont inspirés du flamenco, Syrine Ben Moussa a offert à son public, à la fin de la soirée, un cocktail du répertoire de Hédi Jouini "Taht el yasmina fillil", "lamouni elli gharou minni" et "samra ya samra". Avec ce bonus, elle a gracieusement clôturé la soirée, à la demande de son public avide de l'entendre chanter dans le répertoire le plus proche, avec de belles phrases poétiques et musicales tunisiennes.