TUNIS, 29 nov 2010 (TAP) - Dans l'allocution prononcée, lundi, aux travaux du 3ème Sommet Afrique-Europe, réuni, à Tripoli, et au cours de laquelle il a présenté, au nom de l'Afrique, le volet relatif à "L'intégration, l'infrastructure, les sciences, la technologie, les technologies de la communication et le secteur privé", le président Zine El Abidine Ben Ali a fait les propositions et recommandations suivantes : Dans le domaine du partenariat économique - Proposer la mise en place d'un mécanisme permanent en la matière, sous la forme d'un forum Afrique-Europe groupant les ministres de l'économie, des finances et de la coopération des deux parties, dans le but d'étudier les moyens de dynamiser la stratégie de partenariat entre elles et d'assurer le suivi de ses développements. - Ancrage des continents africain et européen et édification d'un espace intégré ayant vocation à affermir la proximité et les échanges de toutes sortes entre eux, de nature à constituer un puissant stimulant pour dynamiser les investissements dans tous les secteurs. - Nécessité de la coopération des deux parties et de la conjugaison de leurs efforts régionaux et bilatéraux pour harmoniser les politiques et les réglementations relatives à la navigation aérienne et également garantir la sécurité de la navigation maritime autour du continent africain, notamment entre les deux continents, car constituant autant de facteurs essentiels pour impulser et faciliter les échanges. - Proposer la création de "centres de recherche sectoriels régionaux" dans le continent africain qui prendraient en compte les spécificités des pays de chaque ensemble régional et qui seraient fondés sur le principe du partenariat avec les centres de recherche européens. - Appeler à choisir les projets prioritaires en matière de recherche scientifique et d'innovation technologique au moyen d'appels d'offres conjoints et avec des financements des deux parties, pour lesquels des objectifs précis et un calendrier de réalisation seraient fixés et qui feraient l'objet d'évaluation et de suivi. - Recommander la création d'un centre d'excellence afro- européen pour promouvoir les qualifications, soutenir les programmes de formation et de perfectionnement dans le domaine des nouvelles technologies de l'information et de la communication et présenter les meilleures expériences et les projets les plus porteurs en la matière. Consolidation de la coopération dans le domaine des technologies modernes - Mettre en place une infrastructure efficace dans le domaine de la communication commande l'établissement d'autoroutes numériques qui relieraient les pays africains entre eux et les pays africains aux pays européens, tout en accélérant la constitution de consortiums économiques euro-africains qui prendraient en charge la réalisation de ces autoroutes et élaboreraient le schéma économique idoine pour leur utilisation et leur développement. - Envisager la création d'un "centre d'expertise en logiciels libres" afin d'en développer l'utilisation dans les pays africains et européens dans les divers domaines. - Appel à développer les systèmes de sécurité informatique et à créer, à cette fin, un mécanisme de coopération à même de permettre aux pays africains et européens de se doter de centres nationaux pour la prévention de tels risques et la gestion des urgences informatiques. - Appel réitéré en faveur de la mise en oeuvre des résolutions du sommet mondial sur la société de l'information, tenu en novembre 2005, à Tunis. - La solidarité numérique entre le groupe européen et le groupe africain constitue le socle du partenariat, d'autant que la fracture numérique qui sépare les deux ensembles est d'abord et avant tout une fracture de développement Conforter le droit des jeunes à l'accès aux réseaux de l'information - Oeuvrer de concert, à l'occasion de la célébration, par la communauté internationale, de l'Année internationale de la jeunesse et des préparatifs en vue de la tenue, l'année prochaine, du Congrès mondial de la jeunesse, à ce que ces deux événements soient une opportunité renouvelée pour conforter le droit des jeunes d'accéder aux réseaux de l'information, d'assimiler les technologies de la communication, d'acquérir la culture numérique et d'édifier l'économie du savoir. - Appeler à la création de réseaux afro-européens pour l'interconnexion des diverses structures et organisations de jeunesse locales, régionales et internationales et toutes les composantes de la société civile, dans le but d'instituer des espaces dédiés à la promotion des initiatives ainsi qu'à l'échange des expériences réussies et des projets d'excellence propres à favoriser l'adhésion des jeunes à la société du savoir. - Recommander la création d'un forum euro-africain des technologies de l'information et de la communication groupant les ministres en charge de ce secteur dans les deux continents, avec la participation des partenaires du secteur privé et de la société civile, forum qui serait un outil efficace pour la présentation de propositions et de recommandations à nos prochains sommets. Etablir des partenariats réussis dans le secteur privé - Appeler à mettre à profit la vitalité du secteur privé dans les pays africains et à le motiver à la réalisation de projets à rentabilité économique élevée. - Proposer la mise en place d'un mécanisme pour l'échange des meilleures expériences et l'établissement de partenariats réussis, ainsi que le renforcement de l'interaction entre les organisations patronales, les réseaux professionnels régionaux et les forums économiques régionaux et continentaux. - Consolider la coopération triangulaire qui demeure un cadre important pour l'impulsion de l'investissement et le développement dans le continent africain et en élargir le champ. - Instaurer un partenariat solide et solidaire à même de permettre aux pays africains et européens de passer du stade des activités traditionnelles limitées à la sous-traitance et à l'importation de la technologie à celui des activités à haute valeur ajoutée afin de pouvoir adhérer véritablement à la société du savoir et réaliser de nouvelles avancées sur la voie du progrès et de la modernité. - Edifier un espace afro-européen commun fondé sur la communauté d'intérêts et mutuellement avantageux qui ne peut être qu'un facteur positif pour stimuler le développement dans les pays africains et dans le monde.