TUNIS, 30 nov 2010 (TAP)- Grâce à une vision prospective qui a fait du processus de modernisation et d'insertion dans l'esprit de l'époque un choix vital, et sur la base d'une expérience de développement nationale qui a réuni à la Tunisie et à son peuple, tous les attributs propres à permettre de gagner les enjeux de l'ère de la technologie et du savoir, l'image de la Tunisie et de sa direction, en tant que sources de propositions et d'initiatives n'a cessé d'être confortée auprès des instances de dialogue et de prise de décision, à l'échelle régionale et internationale, des initiatives qui aspirent au meilleur non seulement pour la seule patrie, mais aussi pour l'ensemble des peuples de la planète et, tout particulièrement, pour les pays de même appartenance géographique, civilisationnelle et culturelle, et qui partagent un sort identique et des intérêts communs. Cette image qui n'est autre que celle d'un pays qui prône l'action et rejette les promesses et les slogans creux, s'est nettement reflétée une nouvelle fois à l'occasion de la participation, lundi et mardi, du Président Zine El Abidine Ben Ali, au 3ème sommet Afrique-Europe, réuni à Tripoli, une participation marquée par les contributions généreuses de la Tunisie à la définition de perspectives concrètes et de processus palpables pour l'édification d'un partenariat stratégique entre l'Afrique et l'Europe, dans le cadre duquel seraient concrétisés le rapprochement, la coopération et la solidarité dans les divers domaines vitaux en rapport avec l'infrastructure et les technologies de la communication et de l'information. L'allocution adressée par le Président de la République au Sommet de Tripoli est venue, ainsi, traduire la conscience qu'un avenir fondé sur la sécurité, la stabilité et le progrès commun, commande, essentiellement, d'offrir à l'ensemble des peuples du Continent africain, dans le cadre d'une coopération horizontale efficace, des opportunités plus larges pour tirer le meilleur profit des avantages des technologies modernes, qui constituent de véritables atouts pour gagner les défis du développement, de même que la voie idoine pour adhérer, de façon équitable, au réseau des partenariats régionaux et internationaux, en tant qu'acteur agissant et non point en tant que simple consommateur. Partant de cette vision, le chef de l'Etat a affirmé dans son allocution au Sommet de Tripoli que la solidarité numérique entre le groupe européen et le groupe africain, constitue le socle du partenariat, d'autant que la fracture numérique qui sépare les deux ensembles est d'abord et avant tout une fracture de développement, réitérant, à ce propos, son appel en faveur de la mise en oeuvre des résolutions du Sommet mondial sur la société de l'information, tenu en novembre 2005 à Tunis, résolutions au terme desquelles la Communauté internationale s'était engagée à identifier de nouvelles formules propres à aider l'ensemble des peuples à tirer avantage des nouvelles technologies. De plus, le président Ben Ali, qui a été choisi, à cette occasion, pour présenter au nom du Continent africain le volet de "L'intégration, l'infrastructure, les sciences, la technologie, les technologies de la communication et le secteur privé", a veillé à ce que son intervention à ce sommet soit enrichissante pour l'action afro-européenne d'avenir et qu'elle constitue le cadre propice pour exposer des projets, des programmes et des plans tangibles, à même de permettre aux peuples du continent d'acquérir les capacités cognitives, structurelles et logistiques nécessaires pour mettre à contribution les sciences et la technologie, au service du développement économique et humain, et conforter l'aptitude du Continent à polariser les investissements, qui sont consacrés, en premier lieu, au lancement d'une nouvelle génération de programmes de développement. Dans le souci de voir cette rencontre afro-européenne de haut niveau déboucher sur des décisions pratiques, propres à jeter les bases d'un partenariat solide et à favoriser l'instauration d'un espace de complémentarité, de prospérité et sécurité, le Président Ben Ali a véhiculé dans son discours aux dirigeants africains et européens, une série de propositions et d'appels, dont notamment "la création d'un forum euro-africain", en tant que mécanisme permanent qui contribue à l'établissement d'un espace intégré ayant vocation à affermir la proximité et les échanges de toutes sortes entre les deux continents, ainsi que de "Centres de recherche sectoriels régionaux" qui seraient fondés sur le principe du partenariat avec les centres de recherche européens, en plus d'un "Centre d'excellence afro-européen pour promouvoir les qualifications, soutenir les programmes de formation et de perfectionnement dans le domaine des nouvelles technologies de l'information et de la communication". Aussi, le Président de la République a-t-il souligné, dans ce même contexte, l'importance de l'établissement d'autoroutes numériques qui relieraient les pays africains entre eux et les pays africains aux pays européens, tout en accélérant la constitution de consortiums économiques euro-africains qui prendraient en charge la réalisation de ces autoroutes et élaboreraient le schéma économique idoine pour leur utilisation et leur développement. De surcroît, le chef de l'Etat a appelé à la nécessité d'envisager la création d'un "centre d'expertise en logiciels libres" afin d'en développer l'utilisation dans les pays africains dans les divers domaines, et d'oeuvrer à développer les systèmes de sécurité informatique et à créer, à cette fin, un mécanisme de coopération à même de permettre de se doter de centres nationaux pour la prévention de tels risques et la gestion des urgences informatiques. Dans le cadre des festivités marquant la célébration de l'Année internationale de la jeunesse, proclamée solennellement par l'Assemblée générale des Nations Unies, à l'initiative de la Tunisie, et de la tenue, au cours de la prochaine année, du congrès mondial de la jeunesse, le Président de la République a recommandé, à cette occasion, de faire en sorte que "ces deux événements soient une opportunité renouvelée pour conforter le droit des jeunes d'accéder aux réseaux de l'information, d'assimiler les technologies de la communication, d'acquérir la culture numérique et d'édifier l'économie du savoir". Il a, également, préconisé la création de réseaux afro-européens pour l'interconnexion des diverses structures et organisations de jeunesse locales, régionales et internationales et toutes les composantes de la société civile, dans le but d'instituer des espaces dédiés à la promotion des initiatives ainsi qu'à l'échange des expériences réussies et des projets d'excellence propres à favoriser l'adhésion des jeunes à la société du savoir. Sur un autre plan, le président Ben Ali a recommandé de créer un forum euro-africain des technologies de l'information et de la communication groupant les ministres en charge de ce secteur dans les deux continents, avec la participation des partenaires du secteur privé et de la société civile, forum qui se tiendrait périodiquement et qui serait un outil efficace pour la présentation de propositions et de recommandations aux prochains sommets. Il a, dans ce sens, réaffirmé la nécessité de mettre à profit la vitalité de ce secteur et de le motiver à la réalisation de projets à rentabilité économique élevée, proposant la mise en place d'un mécanisme pour l'échange des meilleures expériences et l'établissement de partenariats réussis, ainsi que le renforcement de l'interaction entre les organisations patronales, les réseaux professionnels régionaux et les forums économiques régionaux et continentaux.