TUNIS, 11 jan 2011 (TAP) - M. Samir Laâbidi, ministre de la Communication et Porte-parole du Gouvernement, a affirmé que le dialogue est un choix immuable en Tunisie et que ce dialogue se poursuivra avec toutes les parties politiques et sociales et les composantes de la société civile. Il a précisé que la réaction de la Tunisie face aux événements survenus dans certaines régions du pays, durant ces derniers jours, est d'aller encore de l'avant sur la voie de la réforme socio-économique qui répond aux ambitions du peuple tunisien et élargit le champ de la démocratie et des libertés. S'exprimant, mardi soir, à Tunis, devant un auditoire des représentants des médias nationaux et étrangers, M. Samir Laâbidi a relevé que les revendications des habitants de certaines régions et délégations sont tout à fait légitimes. La voix de la jeunesse tunisienne, a-t-il affirmé, a été largement écoutée et a attiré l'attention sur un vécu quotidien qui a fait l'objet de plusieurs programmes, depuis quelques années. L'allocution adressée, lundi après-midi, par le Président Zine El Abidine Ben Ali au peuple Tunisien, a-t-il indiqué, est venue répondre aux derniers événements et concrétiser l'écoute attentive de la direction du pays à la jeunesse Tunisienne et à ses attentes, relevant que les décisions présidentielles interviennent en réponse aux revendications et espoirs des jeunes parmi les demandeurs d'emploi. Il a, dans ce contexte, fait état de l'élaboration d'une stratégie globale et équilibrée visant l'impulsion de l'emploi et du développement et en particulier dans les régions prioritaires, dont les détails seront au centre de la conférence de presse qui sera donnée, demain matin, par le Premier ministre. M. Samir Laâbidi a précisé que toutes les expressions pacifiques, qu'ils s'agissent de rassemblements ou de marches, porteuses de revendications légitimes, ne représentent point de problèmes, ajoutant que ces expressions pacifiques sont bien la particularité d'une société dynamique, active et qui cherche à faire entendre sa voix. L'Etat responsable est un Etat constamment à l'écoute du peuple. Un Etat qui améliore et réajuste les politiques et les programmes, a-t-il indiqué. C'est dans cette optique, a-t-il ajouté, que s'inscrit l'appel adressé, lundi, par le Président Ben Ali aux représentants de la Chambre des députés, de la Chambre des Conseillers, des Partis politiques et de l'administration afin d'être à l'écoute des préoccupations des citoyens et de veiller à les transmettre aux parties concernées. D'autre part, M. Samir Laâbidi a indiqué que le nombre des victimes des derniers événements s'élève jusqu'à présent à 21 morts, faisant part de ses sentiments de sympathie et de compassion avec les familles de ces victimes. "Certaines agences de presse et des médias étrangers ont donné des chiffres concernant les victimes. Nous leur demandons de nous livrer la liste des victimes", a-t-il relevé. Le porte-parole du Gouvernement a souligné que les forces de l'ordre n'ont pas utilisé les armes lors des manifestations et des marches organisées dans les régions intérieures qui, a-t-il noté, n'ont pas enregistré de victimes. Il a précisé que les victimes de ces événements sont limitées aux personnes qui se sont attaquées aux institutions souveraines, aux postes de police et aux établissements administratifs, en faisant usage de cocktails Molotov, ajoutant que les agents de sécurité ont tiré le feu en légitime défense et après avertissement des assaillants par des tirs de sommation. Et le conférencier de poursuivre: "Malheureusement, nous avons enregistré des dégâts importants en incendiant des dizaines d'établissements administratifs et éducatifs." Il a, à cet égard, montré aux représentants des médias, des photographies de plusieurs établissements totalement incendiés. M. Laâbidi a relevé que la justice a pris son cours pour enquêter sur les circonstances ayant entouré ces événements et déterminer les responsabilités. Les mouvements sociaux pacifiques sont compréhensibles. Nous œuvrons à les traiter et à y trouver les solutions appropriées, a-t-il ajouté, relevant que «des groupuscules extrémistes se sont infiltrés parmi les manifestants pour instrumentaliser tout mouvement social et l'exploiter pour semer la discorde dans le pays." "Ces groupes appartiennent à des mouvements religieux et gauchistes ayant pour dessein de semer la discorde", a-t-il précisé. Certains ont entraîné des élèves à l'usage des cocktails Molotov, a indiqué M. Samir Laâbidi qui a souligné que ces élèves ont été relaxés sous la responsabilité de leurs parents. " Non à la violence et non à l'exploitation des jeunes ", a-t-il plaidé, affirmant que "la sécurité des sociétés et leur stabilité sont une ligne rouge à ne pas franchir et que l'absence de sécurité est envisageable, mais son rétablissement est extrêmement difficile", en témoignent les souffrances ayant enduré certaines sociétés à cause de la dérive sécuritaire. M. Samir Laâbidi a relevé qu'un bureau de liaison sera mis en place au sein du ministère pour répondre aux interrogations des journalistes et qu'un numéro vert sera disponible, à partir de mercredi, pour donner des éclaircissements sur toute question ayant trait à l'actualité nationale|. Il a, à ce propos, affirmé que le ministère s'engagera à répondre, dans un laps de temps n'excédant pas une heure, à toutes les interrogations des journalistes, de manière à ce que les médias soient au fait des événements. Répondant aux interrogations des journalistes, le ministre de la Communication, a souligné que l'ouverture sur tous les médias est bien réelle et qu'il n'existe pas de tabous devant les médias nationaux lorsqu'il s'agit d'exprimer leurs opinions ou de traiter les différentes questions, mettant l'accent sur la dynamique que connaissent certains médias, dont en premier lieu, les stations radiophoniques privées, dans la couverture des récents évènements. Le ministère, qui a traité les évènements avec transparence et œuvré à fournir une information vérifiée et fiable, a-t-il indiqué, a aidé des correspondants étrangers, suite à leur demande, à se rendre dans les régions ayant subi des actes de violence et de vandalisme, pour assurer la couverture des événements, dont figurent six chaînes télévisées étrangères arrivées, mardi, à Tunis. Evoquant certaines parties ayant exploité le mouvement social en le déviant de son objectif initial pour semer la violence et la destruction, M. Laâbidi a relevé que les opérations de destruction et de pillage ont touché plusieurs régions, précisant que la justice a pris son cours, les enquêtes on été engagées et les médias seront informées des résultats dans l'immédiat. Il a, dans le même contexte, mis l'accent sur l'ampleur des dégâts matériels ayant subi plusieurs établissements publics et éducatifs, à la suite des actes de violence et de troubles. La violence "est une ligne rouge qu'on ne peut tolérer", a-t-il affirmé. La décision de suspendre les cours, dans les établissements universitaires et éducatifs, a-t-il relevé, est une mesure préventive qui a pour objectif de protéger les étudiants et les élèves contre ceux qui tentent de les impliquer dans ces évènements, appelant les parents à sensibiliser leurs enfants à l'impératif de préserver les acquis nationaux, d'autant que certains veulent que ces évènements se poursuivent et cherchent à ce que la situation dégénère. Concernant la position de la Tunisie vis-à-vis des déclarations internationales, européennes et américaines ainsi que celles du Secrétaire Général des Nations Unies, le ministre a fait remarquer que la Diplomatie tunisienne s'emploiera à éclaircir la position tunisienne avec les moyens appropriés.