TUNIS, 18 mars 2011 (TAP) - La pièce de théâtre ''Mémoire en retraite'', texte et mise en scène de Meriam Bousselmi, sera présentée, en première, samedi 19 mars 2011 à 19h, à la salle du 4ème art à Tunis. ''Mémoire en retraite'', d'une durée de 90mn, est une production du théâtre national tunisien. Elle réunit les comédiens Slah Msadek et Kabil Essayari. "Mémoire en retraite" est une pièce avec deux acteurs mais à plusieurs voix. La pièce évoque l'histoire d'un fils se trouvant en panne d'apporter assistance à son père qui souffre de l'Alzheimer et qui lutte pour ne pas finir lui aussi sur le lit de la maladie. Comment un fils, peut-il prendre la place du père? Comment se comporter lorsque ce dernier devient comme un éphéméride qui perd chaque jour une feuille jusqu'à se retrouver avec l'unique plaquette de fond? et comment survivre après sa disparition ? Et que faire avec ce sentiment d'impuissance devant la défaillante mémoire de son père qui s'efface jour après jour, année par année, qui s'éparpille, de saison en saison, se perd?. Que faire de cette douleur de devenir inconnu pour son propre père et ne plus le reconnaître dans sa dégénérescence ? Ce trou de mémoire irrémédiable chez le père brise tous les tabous d'une relation de parenté et précipite les personnages dans un espace-temps inconnu où les repères se dérobent: le jour, la nuit, l'identité des êtres et des mots aussi. La mémoire est mise en pièce dans un spectacle qui entrecroise des scènes à l'intrigue quasi policière d'un personnage sous surveillance quasi permanente au dénouement surprenant dans le rire parfois douloureux et salvateur pour aérer un quotidien lugubre et pesant et ne pas s'engouffrer dans le pathos inutile. Il s'agit d'entretenir une étincelle de bonheur dans une chronique du désespoir, de la déchéance et de la souffrance à la recherche d'un théâtre proche du public et d'une esthétique du quotidien. Une scène presque vide et pourtant emplie de souvenirs qui s'étiolent. Emplie de détresse, de tendresse, de larmes, d'amour, de Vie. Quelques décors légers: un lit qui se transforme en tombe, une chaise toilette, peut être des bribes de miroirs, et un écran qui devient la seule fenêtre sur le monde pour suggérer l'enfermement et l'isolement dans lesquels sont condamnés les personnages à l'intérieur d'une pièce à vivre qui ressemble de plus en plus à une cellule de détention.