BEN AROUS, 15 mai 2011 (TAP) - La nature du régime politique en Tunisie après les élections de l'Assemblée nationale constituante, a été au centre d'une rencontre, organisée dimanche, au palais de l'enfance, à La nouvelle médina, à l'initiative du conseil local pour la protection de la révolution dans la délégation. A cette occasion, M. Sadok Belaid, professeur de droit constitutionnel et ancien doyen de la faculté de droit et des sciences politiques à Tunis, a donné une conférence dans laquelle il a mis l'accent sur l'inexistence d'un système politique modèle, relevant les aspects négatifs des différents régimes politiques connus. Il s'est ensuite prononcé en faveur d'un régime parlementaire rationalisé, qui évitera à la Tunisie les dangers et les méfaits d'un régime strictement présidentiel ou parlementaire. Le régime parlementaire rationalisé, a-t-il précisé, dispose de mécanismes et de garde-fous nécessaires pour limiter l'instabilité politique pouvant conduire à l'une des formes du système parlementaire, tel qu'adopté par l'Italie, par exemple. Pour ce qui est du régime présidentiel, M. Belaid a fait remarquer qu'il recèle en soi les germes du despotisme et qu'il peut, ainsi, se transformer en un régime présidentialiste octroyant tous les pouvoirs à une seule personne. Une situation, a-t-il ajouté, qui constitue une violation flagrante du principe de la souveraineté du peuple, auquel les Tunisiens sont chèrement attachés. Le conférencier a, par ailleurs, mis en relief l'importance de la Constitution et des missions de l'assemblée constituante, qui sera élue le 24 juillet 2011. Il a, dans ce contexte, rappelé la première expérience tunisienne dans ce domaine, durant la période comprise entre 1956 et 1959, exprimant le souhait que les précautions nécessaires seront prises pour assurer le succès de la prochaine échéance électorale. Le débat instauré après l'intervention de M. Sadok Belaid, a permis d'aborder plusieurs questions, dont notamment la relation qui existe entre la religion et l'Etat, les préparatifs pour les élections du 24 juillet prochain, la multiplication des partis et leur financement en Tunisie.