SOUSSE, 12 déc 2009 (TAP) - La deuxième journée de la 24ème édition des journées de l'entreprise a débattu de plusieurs thèmes traitant du rôle de l'Etat dans la régulation du marché des biens et services et de la fiscalité en tant que principale source de financement pour l'Etat. Au chapitre de la fiscalité, les participants ont émis des recommandations visant, pour l'essentiel, à garantir équité, transparence et crédibilité du fisc. L'accent a été mis sur l'intérêt qu'il y a pour l'administration fiscale à procéder au rating des contribuables (personnes physiques et morales) afin d'évaluer leur degré de «solvabilité fiscale» et de traquer le cas extrême, les faux forfaitaires. Ils ont également recommandé de mettre en place un régime fiscal propre aux PME et PMI qui représentent actuellement, 95 pc du tissu industriel tunisien, d'évaluer périodiquement l'impact des avantages fiscaux accordés aux entreprises, plus particulièrement, aux entreprises exportatrices et de faciliter l'accès des acteurs économiques à l'information financière en général et fiscale en particulier. Un intérêt particulier a été accordé à la question de la fraude fiscale et au régime forfaitaire. Sur ce point, M. Mohamed Rachid Kéchiche, ministre des Finances, a lancé un appel aux différents partenaires de l'administration fiscale en vue d'engager un débat constructif sur ce sujet afin d'identifier des solutions pratiques devant consolider les bases d'un système fiscal transparent. S'agissant du régime forfaitaire, le ministre a tenu à préciser qu'il s'agit plus d'un problème d'application de lois plutôt que d'un problème de réglementation et appelé à lutter contre les faux forfaitaires. En ce qui concerne le rôle de l'Etat en tant que régulateur du marché des biens et services, les participants ont plaidé pour une plus grande intervention de l'Etat afin d'optimiser le fonctionnement des structures chargées de la régulation du marché, comme le conseil de la concurrence. L'objectif étant de faire face aux problèmes générés par les pratiques du commerce international et la concurrence déloyale. Abordant la question du marché parallèle, les participants ont été unanimes pour souligner que ce phénomène relève de la responsabilité de tous les opérateurs économiques, y compris l'entreprise et le consommateur. M. Hédi Djilani, président de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA), a indiqué que malgré la crise, la Tunisie est parvenue, à la faveur des différentes mesures engagées en temps opportun, à réaliser des résultats forts encourageants dans les différents secteurs économiques. Il a rappelé dans ce cadre, que plus de 60 000 emplois ont été sauvés dans une conjoncture internationale difficile et instable. Le président de la centrale patronale a indiqué que ces efforts doivent être renforcés au cours de la prochaine période et recommandé d'investir davantage dans des créneaux porteurs à forte valeur ajoutée (recherche et développement) afin de répondre au mieux à la demande additionnelle d'emploi (particulièrement des diplômés du supérieur), laquelle demande est estimée annuellement à 80000. Il s'est prononcé pour une intégration maghrébine, seule à même d'attirer un plus grand nombre d'investisseurs étrangers directs (IDE), d'autant que le marché maghrébin représente un potentiel d'environ 90 millions de consommateurs. Il a, par ailleurs, soulevé l'écart entre les rémunérations dans le public et le privé, relevant que la baisse relative des salaires dans le secteur public favorise la migration des compétences de l'administration vers les entreprises privées.