Les IIIèmes conférences de l'Association Tunisiennes des Etudes Politiques (ATEP) auront lieu le samedi 10 mars 2012 à la faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis et traiteront du 'Gouvernement de coalition et enjeux politiques', un thème sans doute d'actualité et le demeurera jusqu'à la fin de la constituante. Au programme : 9h00 : Hatem M'rad, Président de l'ATEP : Présentation 9h05 : Sadok Belaid : Cohérences de l'action de la coalition gouvernementale 9h25 : Fadhel Moussa : Débat majorité-opposition au sein de la constituante 9h45 : Mansour Moalla : Coalition gouvernementale et questions économiques et sociales 10h05-10h20 : Pause 10h20 : Hatem M'rad : Coalition gouvernementale et liberté d'opinion 10h40 : Ahmed Ounaies : Coalition gouvernementale et ambiguïtés de la diplomatie tunisienne 11h10 : Débat Argumentaire N'ayant pu constituer un gouvernement d'union nationale avec les autres partis représentés à l'Assemblée constituante, qui ont refusé de se joindre à eux, les trois partis les mieux positionnés d'après les résultats des élections du 23 octobre 2011, Ennahdha, le Congrès Pour la République et Ettakatol, ont fini par constituer un gouvernement de coalition dans lequel les islamistes se taillent la part du lion. Un gouvernement de coalition n'est déjà pas une tâche aisée dans une phase politique ordinaire, résultant d'élections législatives. Que dire alors d'un gouvernement de coalition, sortie des urnes ou de la volonté de l'assemblée constituante, chargée de gérer une phase de transition démocratique ou post-dictatoriale, dans l'attente de l'élaboration d'une nouvelle constitution pour le pays. De fait, dès sa constitution, ce gouvernement de coalition, dirigé par Hamadi Jebali, représentant d'Ennahdha, le parti vainqueur aux élections, s'est aussitôt heurté à des difficultés diverses ; les unes liées aux séquelles de la révolution (sécurité, sit-in, grèves, manifestations, impatience des populations) ; d'autres liées aux multiples et divers problèmes économiques et sociaux (chômage, déficit de croissance, désinvestissement); d'autres enfin liées à l'intransigeance de la nouvelle opposition dirigée par le PDP, qui a lui-même constitué une nouvelle coalition d'opposition autour de lui. La coalition gouvernementale se trouve, du coup, condamnée à faire simultanément l'apprentissage du gouvernement démocratique et du gouvernement de coalition. Elle doit conduire la politique de la coalition majoritaire sans prendre le risque de diviser le pays. Elle doit encore gérer les rapports de force quotidiens à l'intérieur même de la coalition. Tout cela nécessite en fait beaucoup d'acrobaties politiques : en politique, en économie, en diplomatie ou dans ses rapports avec les médias ou la société civile. C'est ainsi à l'étude du thème du gouvernement de coalition face aux enjeux politiques, un thème qui sera d'actualité jusqu'à la fin de la constituante, que l'ATEP a bien voulu consacrer ses IIIèmes Conférences.