Auguste Rodin dit que « l'art, est la plus simple sublime mission de l'homme, puisque c'est l'exercice de la pensée qui cherche à comprendre le monde et à le faire comprendre ». Qu'il soit musique, poésie, cinéma, peinture ou autre, l'art est un moyen d'expression qui, en Tunisie, devient controversé. Dans un contexte politiquement tendu où les Tunisiens sont déchirés entre la guerre des partis politiques et l'idéologie fasciste de certains groupuscules religieux, l'artiste tunisien se trouve confronté à une situation des plus délicates. Après avoir inspiré une brise de liberté, l'artiste s'est vu ligoté de nouveau et sa liberté d'expression réduite. Il suffit de revenir sur les actes de violence qui ont secoué la Tunisie à plusieurs reprises sous couvert d'accusations d'atteinte au sacré (Les évènements d'El Abdellia), pour prendre conscience de l'ampleur du combat que livre l'artiste face à « la sensibilité religieuse». La description vous semble peut être cauchemardesque mais cela n'a pas empêché les artistes, tunisiens soient-ils ou étrangers, de prendre part à la manifestation culturelle organisée par Dream City. du 26 au 30 Septembre à la médina de Tunis qui sera jonchée d'œuvres artistiques. Au cours de la 3e édition de cette manifestation dont le thème est « l'artiste face à la liberté », le citoyen, loin de ses habitudes de consommateur, aura l'occasion de redécouvrir l'art en son expressivité. La team de Dream City a, d'ailleurs, concocté un collectif d'artistes plasticiens, musiciens, cinéastes, réalisateurs, photographes, architectes… Tunis, ne sera pas la seule à jouir de ce défilé artistique. La Médina de Sfax accueillera du 5 au 7 Octobre une première édition de Dream City. L'objectif sera en premier lieu, de décentraliser la manifestation et, en second lieu, de sensibiliser les citoyens à redécouvrir et préserver ce patrimoine. Dream City, les enjeux : · Affirmer l'espace public comme lieu de liberté, de mixité et d'expériences · S'adresser à la population dans sa diversité (sociale, générationnelle, territoriale, habitants, usagers de la ville) · Envisager l'espace public comme espace des possibles, comme l'Agora du citoyen · Démultiplier les regards sur la ville et mettre la ville en récits : pour aller au-delà des récits dominants, écouter ceux que proposent les artistes, les habitants, et les observateurs de l'urbain · Pour un art social et participatif : l'artiste devient citoyen et le spectateur émancipé · Démocratiser l'art contemporain · S'impliquer dans la réflexion de l'aménagement de la ville Dream City, les nouveautés : · Thème de cette année : L'artiste face aux libertés, de l'art dans son exercice de la démocratie. · Invitation à des créateurs originaires de pays d'Afrique et d'Asie centrale pour créer un pont sensible avec ces sociétés dominées pendant des décennies par des régimes totalitaires. · Une grande exposition photographique à ciel ouvert jalonnera les rues des deux villes sur le thème ‘‘Libres corps en espace public''. Invitation spéciale à 4 photographes venus de Tunisie, de Chine, d'Iran et de République Démocratique du Congo. · Le Dream Café (animé par Fatma Zaïri et Pascal Le Brun-Cordier) : rencontres informelles dans un lieu convivial où le public est invité à venir débattre des œuvres vues et vécues, à faire part de ses impressions, critiques et coups de cœur. · Le Ciné Dream: carte blanche à Tahar Chikhaoui qui a choisi de mettre à l'honneur le jeune cinéma tunisien Détails dans la vidéo ci-jointe:
