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Des questions qui m'interpellent
Publié dans Tuniscope le 30 - 03 - 2020

Si le rôle des médecins est de soigner, celui des politiciens est de gérer et de décider, souvent dans des domaines pour lesquelles ils n'ont ni connaissances ni compétences particulières, et c'est la raison pour laquelle les avis d'experts ainsi que l'observation et la compréhension de ce qui se fait ailleurs sont à ce point importantes.
Dans cette épidémie du covid-19 qui se répand aujourd'hui en Tunisie, la détermination et la rapidité d'action sont les clés pour épargner un maximum de vies humaines.
Or, qu'apprenons-nous à travers la vidéo du député Fayçal Tibini postée sur les réseaux sociaux ? Tout d'abord qu'une entreprise tunisienne a proposé de produire de l'hydroxychloroquine en quantités suffisantes et de la mettre GRATUITEMENT à la disposition de notre Ministère de la Santé. Pour ce faire, ce dernier doit en autoriser la production… et cette autorisation, selon monsieur Tibini, ne vient pas !!!
Pourquoi donc ces tergiversations et ce curieux silence qui peuvent être lourds de conséquences ???
Serait-ce parce qu'une polémique en France est montée en flèche entre les responsables français de la Santé et le professeur Raoult qui en préconisait l'utilisation dans le traitement des malades ? On lui a reproché de lancer imprudemment cette recommandation alors que des essais à grande échelle n'ont pas été effectués ; certes, mais monsieur Raoult, par ailleurs mondialement connu dans son domaine, ne faisait que relayer les moyens utilisés par les Chinois (ainsi que les Coréens, et d'autres encore) qui ont contré avec succès la propagation de la pandémie chez eux. Et puis, il faut quand même bien dire que l'utilisation de ce produit déjà connu et peu coûteux priverait le monde pharmaceutique de milliards de dividendes, puisqu'un vaccin, nouveau et donc cher, serait dès lors inutile…
De toute façon, avons-nous le choix dans l'immédiat ? Je l'ai déjà dit ailleurs, la chloroquine et ses dérivés sont des médicaments tombés dans le domaine public, ils ne sont plus sous licence, et donc chaque pays peut pourvoir à ses propres besoins sans qu'il y ait besoin de recourir aux majors pharmaceutiques. Serions-nous si riches que nous puissions dédaigner l'offre généreuse qui nous est faite ? Allons donc… Nous avons peu de moyens sanitaires, et nous devons protéger notre population à tout prix, mais intelligemment. C'est pourquoi nous devons mettre sans plus tarder les moyens de traiter la population à la disposition de nos professionnels de la santé.
A cet égard, une proposition de l'OMS, d'ailleurs appuyée par ce même professeur Raoult, doit elle aussi être suivie sans plus tarder, celle du dépistage de masse dans la population. Les pays voisins de la Chine avaient opté pour cette stratégie, et l'Allemagne, pour ne citer qu'elle, procède à 500.000 tests par semaine, et ne confine que les personnes infectées et leur entourage ; les statistiques relatives à la maladie y sont encourageantes, avec un très faible taux de décès. La Suisse lui a emboîté le pas.
Or, j'apprends avec stupeur que c'est seulement samedi dernier, le 28 mars que notre Pharmacie centrale entreprenait de consulter – et non pas de commander, on en est loin encore – les entreprises susceptibles de fournir les kits de dépistage dont il existe désormais des versions rapides. Pourquoi maintenant, avec au moins trois semaines de retard ? Avons-nous les moyens de supporter un temps de confinement indéfini ? Les dernières semaines ont déjà été éprouvantes, avec les ruées sur la farine et la semoule qui ont affolé les ménages et enclenché de nouveaux phénomènes de spéculation qui, à terme, seront extrêmement pernicieux pour notre économie déjà si fragile.
Dans un premier temps, le « tous confinés » devait permettre à nos hôpitaux de gagner du temps pour organiser la gestion de la pandémie – et nous avons tous pu constater le nombre effarant de Tunisiens qui ne comprennent pas et n'appliquent pas les consignes. Mais dans un second temps, il importe de cibler plus précisément les personnes à maintenir en quarantaine, et de mettre à jour nos données sur le développement réel de la maladie dans notre pays. Tout retard à ce stade coûtera des vies et impactera gravement notre économie.
Ces questions n'étaient que les plus urgentes. D'une manière ou d'une autre, entre l'hécatombe et la maîtrise sanitaire, nous arriverons au bout de cette pandémie. Que se passera-t-il après ? Il est déjà temps d'y penser : nous avons en Tunisie un Institut des Etudes Stratégiques, très confidentiel, trop sans doute. Il serait judicieux, à mon sens, de le développer de manière à lui permettre de réfléchir vraiment aux problématiques qui secouent la Tunisie et qui attendent des réponses, des réponses desquelles dépendra le sort des Tunisiens.
Je rêve pour cet institut des esprits les plus affûtés, les plus à même de faire de la prospective et de commencer à planifier les nécessaires mutations et les réformes qui doivent être envisagées dès à présent, dans des domaines aussi variés que la vie économique, le système éducatif, la gestion du travail, la santé, la sécurité sociale, le système des retraites, la généralisation des TIC, la fiscalité, etc. Parce que, n'en doutons pas, il y aura un avant et un après coronavirus et que nous devons à l'avenir beaucoup plus privilégier l'intérêt public. En sommes-nous capables ?
Je tenais absolument à poser ces trois questions qui, vous en conviendrez, nécessitent des réponses, des réponses sincères et sans détours : ce virus a réussi à ralentir très fortement et en très peu de temps toutes les économies à travers le monde. Ce faisant, il nous montre à quel point nous étions engagés dans une impasse consumériste qui ne pouvait que mettre en péril l'homme et la planète. Une vie plus saine et moins futile sera désormais envisageable, à nous de profiter de l'occasion qui nous est donnée d'oser de meilleurs choix.


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