Après la présentation de la pièce « La mort de Dantons », le jeudi 12 novembre au théâtre municipal, dans le cadre de la section ouverture, des JTC, une rencontre en hommage au théâtre allemand, s'est tenue, ce matin, le vendredi 13 novembre 2009 à l'hôtel Africa. Après la présentation de la pièce « La mort de Dantons », le jeudi 12 novembre au théâtre municipal, dans le cadre de la section ouverture, des JTC, une rencontre en hommage au théâtre allemand, s'est tenue, ce matin, le vendredi 13 novembre 2009 à l'hôtel Africa.
Roberto Ciulli, metteur en scène des deux pièces programmées dans ces JTC, « La mort de Danton » et « Caspard », a tenté avec l'aide de Mohamed Driss et d'autres amis de communiquer ses idées et un aperçu sur son parcours, au public métissé (entre arabes et européens) parlant plusieurs langues.
Cette difficulté de communiquer avec la parole ou la langue a amené les participants à discuter un point très important dans le théâtre et l'ouverture. « Existe-t-il un langage théâtral universel ? ». Pour mieux, expliquer le cadre de cette question, nous revenons à la présentation de « La mort de Danton », hier, où le public tunisien a quitté la salle un peu à la hâte à cause d'un sur titrage mal placé d'une langue très littéraire et totalement étrangère. Les participants de la rencontre de ce matin, ont exprimé avec franchise, l'impossibilité de comprendre le fond de la pièce qui était fondée sur des passages importants et des tirades longues de parole. L'acte théâtral n'était pas toujours à l'appui du texte. Cela a mené à quelques ambiguïtés au niveau de l'appréciation et la compréhension de la pièce.
Revenons à la question du langage théâtral universel. Roberto Ciulli, pense, qu'il y a toujours une chose derrière la langue parlée au cours d'une pièce. « Dans le théâtre, on utilise une langue qui n'a jamais existé » ajoute Ciulli. Comme exemple, le metteur en scène, a cité le moment où le personnage « Lucile » répète à maintes reprises « On doit se ressaisir ! Tout ira bien ! ». Cette « Tout ira bien » qui n'existe pas dans le texte de Buchner, a été fortement applaudie par le public. Suivie par un petit moment de silence, « Tout ira bien », a suscité le sentiment d'appartenance universel à une situation constante chez tous les peuples du monde. Du coup, nous pouvons dire que le texte allemand a été dépassé par le ton, l'intonation, le silence et la gestuelle de la comédienne. Ces techniques théâtrales ont réussit à toucher, directement le public, qui a applaudit le comédien.
Et voilà que nous avons passé à une autre question, pas moins importante que la première. C'est la mesure dans laquelle, le metteur en scène, peut intervenir sur le texte de l'auteur. En effet, un prestigieux critique égyptien, a été surpris par le fait qu'une phrase puisse s'ajouter au texte de Georg Buchner, l'icône du théâtre occidental et universel. Une question classique et toujours polémique entre auteurs et metteurs en scène qui se considèrent comme auteurs, une fois, le texte est traduit en acte théâtral.
Sans prétention quelconque, Cuilli pense sur ce point, que son travail de recherche avec ses comédiens était fait dans le but d'améliorer le texte de Buchner. Et cela, se fait, juste en faisant une relecture de l'œuvre « La mort de Danton ». « Dans le théâtre, l'authenticité du texte ne compte pas vraiment » explique Ciulli qui pense que l'œuvre transforme à son aise le texte de départ.
Nous pouvons, bien sûr, comprendre ce que veut dire ce metteur en scène allemand, quand nous le connaissons de près. Et bien, cet homme qui sort toujours de l'ordinaire et qui remet en question même les choses les plus évidentes, ne cesse de chercher la nouveauté et l'originalité.
Rappelons aussi que Roberto Ciulli (75 ans) est né à Milan. Son travail artistique et son engagement humanitaire lui ont valu de nombreuses décorations en Allemagne et au niveau international. Il fait parti des fondateurs du Theater an der Ruhr de Mülheim, qui est conçu comme un lieu de rencontre multi-culturel et considéré comme l'un des théâtres les plus importants d'Allemagne.”