La consommation du tabac reste élevée en Tunisie en particulier chez les hommes. Selon les chiffres de l'enquête par grappes à indicateurs multiples (MICS) 2023, intitulée "situation de la mère et de l'enfant en Tunisie", en 2023, 1 homme sur 2 consomme du tabac (49,8% contre 49,4% en 2018). Plus de la moitié (53,2%) ont consommé plus de 20 cigarettes dans les 24 heures avant l'enquête dont les résultats ont été présentés lundi à Tunis. Des variations existent entre le milieu urbain (52,3%) et rural (44,8%). Cette proportion diminue en fonction du niveau de l'éducation et du bienêtre économique. Elle passe de 50,4% chez les hommes non-scolarisés à 44,4% chez ceux ayant un niveau universitaire. Elle est de 48,3% chez les hommes des ménages très riches et de 46,2% chez les plus pauvres. La consommation du tabac chez les hommes augmente aussi avec l'âge. Elle est de 16,5% chez les adolescents de 15-19 ans (22,4% en 2018) dont 26,6% chez les 18-19 ans (32,8% en 2018) puis 49,9% chez les 20-24 ans (44% en 2018) atteignant finalement le taux le plus élevé de 58,9% chez les 35-39 ans (47,5% en 2018). Le taux le plus élevé a été enregistré dans le Grand Tunis avec 56,2%, et le taux le plus bas a été observé dans la région du Sud-Est avec 40,3%. Le tabagisme est l'une des principales causes évitables de morbidité et de mortalité dans le monde, souligne l'enquête. Il en ressort également que 49,8% des hommes n'ont jamais fumé de cigarettes ni utilisé un produit tabagique contre 97,4% de femmes. Cette proportion des non-fumeurs est plus élevée chez la tranche d'âge (40-44 ans) avec 40%. 11,2% des garçons ont fumé une cigarette entière avant l'âge de 15 ans. Selon l'enquête, la prévalence tabagique chez les femmes est faible, elle est à seulement 1,9% (1,7% en 2018) avec 2,8% en milieu urbain contre 0% en milieu rural. Elle est de 0,8% chez les adolescentes de 15 à 19 ans. Cette prévalence change aussi en fonction du bien-être économique et du niveau d'instruction. 4,1% pour les femmes des ménages les plus riches contre 0,3% pour les plus pauvres. De même, cette prévalence varie en fonction du niveau d'instruction, passant de 0,9% pour les femmes qui ne sont pas instruites, à 2,5% pour les femmes du niveau secondaire et 1,8% pour celles ayant un niveau supérieur.