Une conférence de presse a été tenue, ce matin, à l'hôtel Mechtel par MM. Mohamed Belajouza et Taher Saihi respectivement Président de la Fédération Tunisienne de l'Hôtellerie (FTH) et Président de la Fédération Tunisienne des Agences de Voyages (FTAV), dans l'optique d'apporter des éclaircissements relativement à la situation actuelle du tourisme tunisien. Journalistes et professionnels du domaine ont pris part à un débat mouvementé… Un secteur « sinistré » et une situation touristique « catastrophique » ; c'est ainsi qu'a été décrit l'état général du tourisme actuellement en Tunisie. Malgré « l'élan de sympathie » dont a bénéficié la Tunisie après la révolution, M. Belajouza avoue n'avoir aucune « visibilité » quant au pic de la saison touristique de cet été. Les facteurs qui ont conduit à la fragilisation de la situation du tourisme n'ont cessé d'être passées en revue allant des sit-in, des manifestations et du climat général à l'intérieur du pays jusqu'aux perturbations externes qui ont affecté le secteur. A titre d'exemple, M. Belajouza affirme que l'affaire Lampedusa a conduit à la chute du marché italien qualifié comme marché historique et partenaire stratégique. La crise en chiffres La situation est d'autant plus inquiétante que les chiffres avancés sont alarmants. En effet, 2 millions de Tunisiens vivent du secteur touristique. Leurs emplois sont toutefois menacés. A Sousse, un professionnel du secteur affirme que sur 104 hôtels dans la zone El Kantaoui, 30 hôtels sont fermés employant chacun aux alentours de 200 employés, ce qui donne un chiffre de 6000 emplois perdus. La zone Djerba-Zarzis qui compte 76 hôtels, a connu la fermeture de 27 hôtels totalisant une perte de 3000 emplois conjuguée à un chiffre important d'emplois menacés. Une sortie de crise en vue ? « Arrêtons cette mascarade ! » s'est exclamé M. Jalel Bouricha. Le Président de la FTH Djerba-Zarzis souligne un véritable problème de communication dans le secteur. « On ne se concerte pas !» déplore-t-il. Les différents organismes publics et les différents acteurs du secteur doivent entrer en communication réciproque ce qui rendra la tâche plus facile. Concrètement, M. Belajouza a demandé l'aide de l'Etat. Selon lui, les hôteliers n'ont jamais demandé un abandon de créances ou une aide financière. Ils ont simplement sollicité un rééchelonnement de leurs prêts bancaires et un paiement à échéances. Ils ont contacté le Ministère des Finances, la Banque Centrale… en vue d'une solution susceptible de sauver un secteur qui est déjà dans « le rouge ». Le tourisme intérieur serait-il la solution dans cet état de crise? Les hôteliers ont assuré que des tarifs très intéressants sont actuellement proposés au touriste tunisien afin de l'encourager à se rendre dans les hôtels et que l'activité hôtelière reprenne.