L'ancien Premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi a entamé jeudi une grève de la faim en prison en Tunisie pour protester contre son maintien en détention malgré son acquittement par le tribunal de Tozeur. Le porte-parole du ministère tunisien de la Justice Kadhem Zine El Abidine a justifié le maintien en détention par un mandat d'arrêt émis par le parquet tunisien le 27 septembre, soit le même jour du verdict prononcé en sa faveur. Ce mandat se basait sur une demande d'Interpol Tripoli à son homologue tunisien suite à une ordonnance du parquet libyen selon laquelle l'ex-Premier ministre de Kadhafi faisait l'objet de poursuites judiciaires, a expliqué le porte-parole à l'Associated Press. Selon la loi, M. Mahmoudi demeurera en détention pour une période maximum de 30 jours en attendant les documents officiels requérant son extradition aux autorités libyennes, a-t-il précisé. Me Mabrouk Korchid a dénoncé une "détention arbitraire" assurant que son client n'avait été informé de la requête libyenne que le 28 septembre, soit 24 heures après avoir bénéficié d'un non-lieu. "Il aurait dû normalement être libéré tout de suite après le verdict", a-t-il soutenu en excluant un jugement équitable dans le cas où il serait extradé en Libye, où "la situation demeure confuse et instable". Il a dit craindre pour la vie de M. Mahmoudi qui, âgé de 67 ans, souffre de diabète et d'hypertension et qui a été victime d'un infarctus récemment.