Nous avons reçu à publier le communiqué qui nous a été transmis par les organisations nationales qui l'ont signé et qui sont énumérées au bas dudit communiqué Délibérément, le lundi soir 26 Février 2018, certains sécuritaires des forces armées se sont rassemblés devant le Tribunal de première instance de Ben Arous, sur fond de poursuites judiciaires entamées à l'encontre de certains de leurs collègues soupçonnés d'avoir torturé un individu placé en garde à vue, et pour agression verbale contre maître Mehdi Zagrouba, avocat du détenu. De son côté, le syndicat des fonctionnaires de la Direction générale de sécurité publique, a publié lundi un communiqué dans lequel elle a invité tous ses cadres et agents à boycotter la sécurisation des audiences du tribunal en question, les appelant à de ne pas quitter le périmètre du palais de justice, jusqu'à la libération de leurs collègues à travers un appel à la désobéissance et à la rébellion contre les institutions de l'Etat dans l'indifférence des autorités. Suite à cette situation, les organisations nationales citées ci-dessous : -Expriment leur solidarité totale avec les avocats contre quiconque tente de les empêcher d'accomplir leurs devoirs envers leurs clients et de les priver de leurs droits constitutionnellement garantis. -Condamnent la gravité de ces actes barbares, émanant d'un corps appelé à être discipliné vis-à-vis du travail judiciaire et son indépendance envers les institutions étatiques. -Appellent le pouvoir exécutif à assumer sa responsabilité envers la situation chaotique survenue lundi au tribunal de Ben Arous, qui a perturbé le travail des juges, et dans ce contexte invitent le ministère de l'Intérieur à intervenir de manière urgente pour contrôler ses agents, organiser leurs mouvements et les encadrer, et prendre des mesures fermes contre les partisans de la rébellion. -Considèrent que ces agissements sont bien loins des valeurs de la République et de la justice, et augmentent l'enchevêtrement des soi-disant syndicats de sécurité, qui sont maintenant une menace claire pour la paix sociale au sein de la Nation. -Constatent la différence entre l'institution sécuritaire et les différentes unités qui déploient des efforts considérables dans la lutte contre le terrorisme, la protection des frontières et faire front aux dangers menaçant le pays, et les pratiques adoptées par les soi-disant syndicats sécuritaires qui tente à chaque fois de faire chanter l'Etat et menacer ses institutions, comme c'est arrivé auparavant en menaçant de ne pas sécuriser le Parlement, les politiciens ainsi que les spectacles artistiques. -Rappelle la nécessité du retrait immédiat du projet gouvernemental sur l'invocation des attaques contre les forces armées, ce qui représente un danger quant au processus de la transition démocratique en Tunisie, et accordera des pouvoirs absolus aux services de sécurité. – Insistent sur la nécessité de purger le corps sécuritaire et de traduire en justice les personnes reconnues coupables et respecter les dispositions de l'Article 19 de la Constitution, qui assure que la sécurité nationale est une sécurité républicaine chargée du maintien de la sécurité et de l'ordre public, la protection des individus, des institutions, et des biens, et l'application des lois dans le respect des libertés et dans le contexte de la neutralité totale. Les organisations signataires : * النقابة الوطنية للصحفيين التونسيين * المنتدى التونسي للحقوق الاقتصادية والاجتماعية * جمعية يقظة من أجل الديمقراطية و الدولة المدنية * اللجنة من أجل احترام حقوق الانسان و الحريات في تونس * الجمعية التونسية للمحامين الشبان * المنظمة التونسية لمناهضة التعذيب * الرابطة التونسية للدفاع عن حقوق الانسان