Environ 35 constituants de l'Assemblée nationale constituante (ANC), indépendants et de l'opposition, ont rencontré, jeudi après-midi, le ministre de l'intérieur, Ali Larayedh, pour examiner les moyens d'apaiser les tensions au niveau sécuritaire et social, dans la région de Siliana. « La démission du gouverneur de Siliana, l'arrêt des tirs contre les manifestants et la satisfaction des revendications des citoyens concernant le développement de la région ont été nos principales réclamations », ont déclaré les constituants à l'agence TAP. Dans ce contexte, le constituant Khemaïes Ksila du parti Nida Tounès a souligné que la réunion n'a pas abouti à des résultats positifs étant donné que le ministre de l'intérieur a signalé que « seul le chef du gouvernement peut décider la destitution du gouverneur ». Il a indiqué que les constituants ont souligné l'impératif de cesser, immédiatement, l'usage des chevrotines et d'entamer un dialogue sérieux de haut niveau pour trouver un modèle de développement conforme aux besoins de la région. De son côté, le constituant Mohamed Brahmi du mouvement Echâab a mis l'accent sur la nécessité de destituer le gouverneur de Siliana comme condition principale pour ouvrir le débat indiquant que « le gouvernement actuel tente d'assujettir les forces démocratiques dans le pays ». Brahmi a lancé un appel au chef du gouvernement lui demandant de satisfaire les revendications des citoyens de la région de Siliana et de garantir la neutralité de l'administration. Parallèlement à la rencontre des constituants avec le ministre de l'intérieur, des dizaines de citoyens se sont rassemblés, devant le siège du ministère de l'intérieur, avenue Habib Bourguiba, à Tunis, pour revendiquer le départ du gouverneur de la région et dénoncer «la violence» avec laquelle les habitants de Siliana ont été traités alors qu'ils revendiquaient le développement et l'emploi. D'autres manifestants en faveur du gouvernement ont critiqué sévèrement certains constituants à leur sortie du ministère de l'intérieur les accusant d'avoir trahi la révolution et le peuple et d'encourager les actes de violence en vue de saboter les actions du gouvernement et entraver le processus de développement dans le pays.