A l'occasion de sa visite en Algérie, le leader du parti Ennahdha, Rached Ghannouchi, a accordé une interview au quotidien algérien Al-Khabar. Cette interview a porté sur plusieurs questions dont la relation entre Ennahdha et les salafistes ainsi que la situation sécuritaire en Tunisie. Commentant la relation entre son parti et les mouvements salafistes, Ghannouchi a renouvelé son appel aux salafistes afin qu'ils renoncent à la violence et participent à la vie politique, tout en soulignant qu'Ennahdha a toujours cherché à résoudre les problèmes à travers le dialogue. « J'ai rencontré Abou Iyadh, avant sa disparition, pour le convaincre de participer à la vie politique dans le cadre de la loi », a-t-il dit. « Il m'a affirmé qu'il dénonce la violence. Mais la réalité est différente ». Par ailleurs, Ghannouchi a relevé qu'Ennahdha est victime d'un courant islamiste radical qui l'accuse de trahir le projet islamiste et un courant laïque qui cherche à marginaliser le role de l'islam dans la vie des tunisiens. Selon Ghannouchi, ceux qui parlent d'un danger salafiste exagèrent les choses et veulent peindre une image d'une Tunisie dominée par les salafistes, mais en fait, les salafistes tunisiens ne sont pas nombreux et les armés sont encerclés par les agents de l'ordre au Mont Chaambi. « Les tunisiens ne tendent pas vers la violence et le radicalisme », a-t-il ajouté. « Ainsi il ne faut parler d'une croissance du nombre des salafistes. L'année dernière la Tunisie a reçu 6 millions touristes. Cette année nous nous attendons à 7 millions de touristes ».