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Chronique : Jihad an-nikah ou le corps des femmes comme théâtre des fantasmes masculins
Publié dans Tunivisions le 25 - 09 - 2013

Les révélations faites récemment par le ministre de l'Intérieur sur ce qu'on appelle de manière oxymorique «jihad nikah» ne peuvent pas interpeller les Tunisiens. Le crime des réseaux de type mafieux qui ont agi dans une relative impunité et supervisé l'expédition de jeunes filles en Syrie est d'avoir embrigadé, lavé le cerveau de centaines de jeunes amenées à coucher «avec vingt, trente voire cent jihadistes, au nom du jihad nikah, pour revenir avec le fruit empoisonné de ces relations sexuelles.»
Ce phénomène met à nu le discours idéologiquement hypocrite sur la musulmane vertueuse, gardienne des valeurs de sa communauté ; un discours qui n'a pour but que de cacher l'âpre réalité d'une communauté prisonnière d'un fantasme, d'une tragique obsession sexuelle, et qui, malgré les siècles passés, ressasse les mêmes rengaines, incapable d'accéder à un stade de maturité pour affronter enfin les vrais défis de son temps.
D'ailleurs, les voix tunisiennes de l'Islam modéré ont déjà tiré la sonnette d'alarme contre le double enfer (de ce qu'on appelle le «jihad» et le «jihad nikah») où se trouvent plongés aveuglément de nombreux jeunes tunisiens et tunisiennes. L'ancien Mufti de la République, cheikh Othman Battikh a déjà démontré dans une conférence de presse au mois d'avril dernier que les jeunes tunisiens expédiés en Syrie ont fait l'objet d'un lavage de cerveau et d'une instrumentalisation. Parce que selon lui, «combattre en Syrie n'est pas du Djihad. C'est plutôt exploiter la précarité et les difficultés vécues par nos jeunes. Les Syriens sont Musulmans. Un Musulman ne combat pas son frère musulman». Par ailleurs, il considère que «Jihad Nikah» peut être assimilé à une forme de prostitution, étant donné que le «mariage en Tunisie n'est légal qu'en vertu d'un contrat civil et ce, conformément aux dispositions du Code du statut personnel».
Au regard de celles qui disent « assumer le choix de jihad nikah» en tant qu'élément d'une certaine vision holistique de l'Islam, il s'agit d'un «acte de foi». Néanmoins, cet «acte de foi revêt», du point de vue de la modernité, une vision particulièrement négative et humiliante de la femme dans la mesure où il assimile la femme non pas à un corps mais à un sexe.
Après avoir regardé en silence le phénomène, l'Etat tunisien a commencé à réagir en vue de mettre fin à une pratique qui humilie les femmes tunisiennes, qui fait Tahar Haddad se retourner dans sa tombe et qui porte gravement atteinte à l'image de la Tunisie acquise à la modernité et aux femmes tunisiennes qui n'ont pas cessé de montrer en quoi elles sont capables dans le sens du vrai jihad-combat contre l'ignorance et les ténèbres. Pour le progrès de la société et pour le développement du pays.
Au même moment, les brebis galeuses qui ne reconnaissent ni l'Etat tunisien ni les lois civiles qui sont censées régir la vie en société disent leur disposition à adopter les enfants des « jihadistes du nikah», appellent les musulmans tunisiens qui «craignent Dieu» à en faire de même et vont même jusqu'à demander l'adoption d'une loi pour la protection des «jihadistes du nikah». Triste situation. Discours dangereux qui appelle la fermeté de l'Etat et la vigilance de la société civile. Alors, femmes et hommes libres de tout le pays, unissons-nous pour condamner d'une voix commune et unique ceux qui veulent réduire la subjectivité des femmes à un objet sexuel et pour mettre fin aux pratiques moyenâgeuses qui portent atteinte à la mémoire de nos grands-mères Elissa, La Kahéna, El-Jazia, Saida Manoubia et de beaucoup d'autres femmes illustres qui ont positivement marqué la mémoire collective des Tunisiens.
C'est, en effet, de sa rencontre ou de son affrontement avec le statut des femmes que dépend, pour une part surdéterminante, l'avenir de la modernité dans notre société. Le phénomène du «jihad nikah» et le discours qui veut faire du corps des femmes le théâtre de fantasmes sexuels masculins interpellent le processus de la modernité qui s'est construit dans notre pays notamment depuis les premières générations des réformateurs, malgré les blocages mentaux et les crispations identitaires, dans les stratégies de liberté et d'autonomie permettant aux femmes et aux jeunes filles d'évoluer sans se voir opposer un interdit dû à leur sexe. Grâce à leur intelligence, à leur savoir faire et à leur compétence dans tous les domaines. Et non pas grâce au jihad nikah» !


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