Le XII° Festival International de Poésie au Costa Rica sera inauguré ce samedi 19 octobre 2013 à 17heures (24H, heure tunisienne) en présence du ministre de l'Education et d'une importante représentation des autorités locales et culturelles. La veille a eu lieu la conférence de presse du festival où étaient présents, surtout, les envoyés de la télévision nationale, de l'une des principales radios du pays, Radioemisoras, à San José et des journaux les plus en vue, notamment La Natione, qui a illustré, samedi, son reportage d'une photo de trois poètes arabes, Mansour M'henni (Tunisie), Jeryes Samawi (Jordanie) et Muhsin Al Ramli (Irak). Après, c'est la Radioemisoras qui a invité ces trois poètes à une émission d'une heure en direct où plusieurs questions ont été posées aux invités, concernant le festival, mais aussi des questions portant sur l'actualité dans leurs pays respectifs. Hispanophone, le poète irakien s'est chargé de traduire simultanément de l'arabe les propos de ses deux compagnons. Le poète tunisien a souligné l'ambiance d'incertitude et de tiraillements, dominant les esprits aujourd'hui dans son pars et sans doute dans toute la région touchée par les événements de ce qu'on appelle « le printemps arabe », mais il s'est dit confiant quant à l'avenir de par le riche patrimoine civilisationnel capitalisé par son pays à travers l'Histoire. Il a déploré l'absence de projet culturel à la base de ce tournant historique important dans la vie de la Tunisie : ce projet, dont on comprend l'absence au déclenchement des événements ayant provoqué le changement, ne peut plus manquer à tout ce qui se construit pour l'avenir et qui va engager le destin de la Tunisie. D'après lui, la responsabilité est partagée : elle est certes celle des dirigeants du pays, depuis le 14 janvier 2011, parce qu'ils ont carrément marginalisé la culture et dévalorisé l'élite culturelle et intellectuelle ; mais c'est aussi la responsabilité des créateurs et des intellectuels qui, pour certains, ont préféré un retrait stratégique ou désabusé, et qui, pour d'autres, ont pris l'engagement par la passion parfois dérationalisée, au point de tourner à la simple insulte et à la pure diffamation, au lieu de développer un discours d'argumentation sereine à même d'attirer l'adhésion convaincue d'une large portion de la société. N'empêche, un noyau continue de lutter sous formes d'initiatives et d'actions diverses et disparates : un jour tout cela trouvera sa synthèse et sera déterminant. M. Mhenni a par ailleurs salué l'honneur qui est fait à la poésie dans la plupart des pays de l'Amérique latine, et surtout au Costa Rica, proposant à la direction du festival de lancer un appel avec pour slogan « La Poésie pour un monde meilleur », avec pour objectif de fédérer les énergies et les actions des concernés, partout dans le monde, et dans tous les festivals du genre, en faveur d'une place plus évidente de la poésie dans l'enseignement et dans la société, pour une meilleure conscience de l'humanité de l'homme dans la gestion (surtout politique) des destinées des populations. La proposition a été favorablement saluée, avec la promesse d'en discuter à plus large échelle et de lui donner la meilleure concrétisation. Notons que la radio qui a diffusé cette émission s'est vantée d'avoir eu un très important taux d'audience pour cette émission et d'avoir reçu un nombre de mails de réactions dépassant largement toutes les estimations.