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Hebdovisions : Première ou pas la présidentielle est toujours la première
Publié dans Tunivisions le 04 - 08 - 2014

Les candidatures à la prochaine présidentielle tunisienne, prévue pour le 23 novembre prochain, « si Dieu veut », occupe l'avant-scène médiatique et les espaces consacrés aux commentaires de presse, bien que reléguée en seconde posture, au profit des élections législatives.
Il importe d'abord de souligner que la revendication (traduite en décision) d'avancer les législatives était un coup pernicieux intelligemment conduit par Ennahdha pour contrer les stratégies de Nidaa Tounès, plus d'ailleurs par un contrecoup de grands que par une vraie animosité. Les petits partis sont tombés dans le piège, les uns par un suivisme inconditionnel sur les pas d'Ennahdha, les autres, comme Al-Massar, par un dogmatisme idéologique qui leur a obstrué l'objectif à travers lequel ils auraient perçu plus clairement l'intérêt stratégique de chaque option.
Il y a même à croire que le cinéma d'Al-Jomhouri, soudain traduit en rupture avec l'Union pour la Tunisie, sur fond d'empressement de Néjib Chebbi pour la présidence, n'aurait eu d'autre objectif que de conduire à ce résultat. Ennahdha voulait trouver les moyens d'affaiblir Nidaa qui est son seul adversaire sérieux ; la plupart des autres formations étant là soit pour meubler, soit en arrière-fond pour un écho choral d'accompagnement en sourdine. Exception faite peut-être des deux formations d'équilibrage des poids, le Front populaire pour un positionnement de marchandage et le Courant de l'Amour pour un autre effet de surprise.
Ainsi, pour réussir son coup contre le Nidaa, Ennahdha pense, non sans raison, que les législatives en première creuseraient les tensions internes du parti adverse et multiplieraient les mécontents dans ses rangs, du fait d'un désaccord sur les listes. Il y aurait même des dissidents, ce qu'on n'a pas tardé de vérifier, au moins avec la dernière sortie de Tahar Ben Hassine qui, dit-il, s'en irait constituer des listes indépendantes pour contrer son parti, perdant de vue qu'Ennahdha ne trouverait pas là un meilleur complice.
L'argument prétexté pour avancer les législatives était la fixation personnelle de Béji Caïed Essebsi sur le Palais de Carthage, un peu comme Chebbi, Marzouki et Ben Jaafar. Personnellement, je ne crois pas BCE aussi simpliste et aussi inconditionnel dans son approche : il peut nous réserver des surprises sur ce point précis. En tout cas, une fois les jeux sont faits pour l'organisation des législatives avant la présidentielle, il s'est accommodé de la situation et a commencé à travailler et à faire travailler en conséquence, malgré les dommages collatéraux.
Mais en dehors de cette bipolarité, Ennahdha-Nidaa, incontournable quoi que fassent les autres pour la neutraliser, on a des candidatures de spectacle : celles d'une dernière manœuvre pour le dernier quart d'heure et celles d'une ligne supplémentaire sur un curriculum vitae du candidat. Celles aussi, dans ce lot des comparses, servant de dérivatif, de provocation ou de manipulation dans le duel des deux grands partis, Ennahdha et Nidaa Tounès. Evidemment, il y en a qui se reconnaissent dans leur vraie dimension et se positionnent en conséquence ; mais il y a aussi ceux qui, la folie des grandeurs aidant, se présenteront devant les rares électeurs qui les écouteront, plus par curiosité et pour l'amusement, comme les plus importants et les plus puissants, alors qu'ils auraient mieux fait de fusionner dans des coalitions utiles, s'ils n'avaient que l'intérêt de la Tunisie en tête. Même ceux qui ont cherché à le faire, n'avaient d'autre objectif que de grignoter quelques voix sur le capital du remorqueur qui se serait alors laissé bêtement affaiblir par un faux regroupement de sensibilités politiques diverses, en fait juste des ambitions politiques personnalisées déraisonnablement conduites.
Qu'y faire puisque c'est cela que certains appellent la démocratie, surtout en contexte de transition ? S'il faut donc deux cents partis pour les législatives, sans compter les listes indépendantes, et cinquante candidats à la présidentielle, pour se donner l'illusion de la démocratie, allons-y pour ce festival, quitte à se retrouver à la sortie avec une situation plus compliquée que celle dont on a fait la douloureuse expérience avec la troïka. Et restons ici sur la présidentielle, puisque c'est d'elle qu'il s'agit.
Le dernier week end s'est caractérisé par l'annonce de trois nouvelles candidatures jugées d'un grand calibre, sans précision de l'ordre de calibrage. Il y a certes celle de Néjib Chebbi, un peu trop attendue, à la façon de l'entrée en scène du Tartuffe dans la pièce éponyme de Molière. Celle-là n'est plus à commenter, le candidat en tirera ce qu'il pourra et la Tunisie s'accommodera d'elle comme de toutes les autres, sans large espoir ni grande désillusion.
Mais il y a cette nouvelle farce de Mahmoud Mestiri qui nous renvoie aux tensions et aux tiraillements de décembre 2013 pour le choix d'un président du gouvernement. Il faut croire que le nouvel-ancien allié d'Ennahdha, le MDS, conscient de ce qu'il représente désormais, n'a d'autre ambition que d'offrir cette candidature à l'un de ses vieux fondateurs, par compensation morale, et en même temps la donner en opportunité au mouvement islamiste pour narguer, par son contre-portrait parodique, la candidature éventuelle (même si déjà annoncée) de BCE. Mahmoud Mestiri paraît plus comme une personne en état de cécité politique caractérisée acceptant de se laisser conduire à la canne de ceux qui le manipulent. C'est en cela qu'il ne peut constituer une parodie de Caïed Essebsi.
C'est là que s'impose à nous la troisième, celle de Mustapha Kamel Nabli, annoncée sans tambours ni trompettes, surtout sans démagogie et sans bafouage de la sensibilité de certaines gens (inutile de revenir à la dernière maladresse, politique et communicationnelle, de Chebbi à Kasserine, elle a été suffisamment critiquée par nos confrères et par les réseaux sociaux). Sereinement et modestement, mais avec un engagement clairvoyant et des visées rationalisées, dans le réalisme et la franchise qui se doivent.
Cette candidature nous ramène pleinement au centre des enjeux nationaux et internationaux, car nous nous trompons gravement si nous pensons que la présidentielle se jouera sans la touche, plus ou moins camouflée, plus ou moins directe, des intervenants étrangers impliqués dans le processus de transition qui conduit notre pays vers son nouveau rôle géostratégique dans la région. Cela s'est fait avant, par exemple en octobre 2011, mais la rupture de ban d'Ennahdha, au dernier détour, sera difficilement concevable cette fois. Cela se fera donc et la trame est là que des fils plus ou moins secrets tissent depuis un certain temps, lentement mais sûrement.
Il est à remarquer, par exemple, que la candidature de M.K. Nabli ne s'est affirmée d'aucun parti, à un moment où l'on parle de lui comme tête de liste à Nidaa sur la région de Monastir. De fait, MKN est bien le candidat le plus probable de Nidaa (Nous l'avions écrit ici même, précisant que c'était là l'un des arguments de la campagne menée, en ce temps-là, pour son éjection de la Banque centrale), dans le sens d'un quasi-consensus entre les deux grands ; il rivalisera pour cela avec l'autre figure de même image, en l'occurrence Kamel Morjane. L'un est l'autre ont le soutien, chacun d'un clan fort, sans un véto systématique de la part de l'autre. K. Morjane a un surplus politique, sa carrière diplomatique, son parti et ses partenaires. MKN a un surplus économique et social, dans un contexte où l'économie commandera la transition. Les deux ont fait l'expérience du gouvernement, plutôt honnêtement quand cela était difficile, et les deux ont l'aval des partenaires étrangers les plus directement influents. A condition que ceux-ci décident de rétablir la Tunisie dans son rôle équilibré et modérateur, à tous points de vue méditerranéen, sur la scène internationale, avec son éternelle image caractérisée par l'ouverture, la tolérance et le pacifisme.
Or, les derniers événements laissent paraître des intentions farouches de contrer cette Tunisie-là. Ces intentions, assurément externes, ont désormais des bases et des appuis, des complices aussi, dans notre pays. C'est pourquoi, la vraie mission du peuple et des forces vives (intellectuelles et civiles) sera de s'opposer en bloc à la mission rétrograde des réactionnaires et de se mobiliser pour le choix correspondant à la vraie Tunisie, la Tunisie éternelle « malgré la haine des haineux ».
Ce ne sera pas tâche facile, mais ce n'est guère impossible.
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