J'ai enfin pris le parti de n'en avoir aucun. Comment choisir en l'absence de programmes et de visions manifestes pour le pays, et dire que nous sommes à deux mois des échéances législatives? L'euphémisme électoral fait qu'on nous dise que la bipolarisation politique en Tunisie consiste à choisir entre un modèle islamiste et un modèle moderniste. Encore faut-il qu'on donne sens et contenu à l'un et à l'autre distinctement pour pouvoir les nuancer en dehors des catégories et des genres qui les rendent si diversifiés, si pluriels, si peu référentiels. Si la démocratie devait les unir dans le sens d'une promesse électorale à tenir, l'évolution des pratiques et les possibles réminiscences du passé peuvent compromettre et l'un et l'autre pour que la politique redevienne enfin ce qu'elle a toujours été, une perversion sans concession de la réalité. Qui croire ? Que croire ? A qui faire confiance dans ces tumultes des moralités provisoires et conditionnelles de la politique ? C'est toute la question qui revient, en attendant que la Tunisie redevienne le plus grand parti et la meilleure patrie que nous avons tendance hélas à oublier et laisser pour compte !