Moncef Marzouki, candidat au second tour de l'élection présidentielle, boycotte au moins deux radios et non des moindres, JawharaFM et MosaïqueFM, ne daignant même pas répondre à la première où son directeur de campagne avait travaillé longtemps comme collaborateur, et faisant faux pas à la seconde, sans parler de plus de vingt minutes de retard au rendez-vous avec ShemsFM. Rien que ce constat laisse vraiment sceptique quant aux compétences de discipline, de respect et de self-contrôle qui sont fondamentales pour une bonne et raisonnable gestion des affaires de l'Etat, au plus haut de ses instances. On comprend alors les raisons profondes de toutes les méprises qui ont ponctué la période de la présidence troïkiste. Cependant, l'argument avancé pour justifier le boycott de MosaïqueFM, dans midi-shaw, est le mécontentement du candidat après l'éditorial du directeur de rédaction de l'émission, diffusé hier et rendant compte de données imprécises, voire franchement fausses, avancées par le président provisoire en campagne électorale. Allez nous parler alors du respect présidentiel pour les médias et leurs hommes, et pour leur liberté. Si déjà, dans son statut provisoire, M. Marzouki a ces attitudes humorales, que dire alors s'il arrive à un statut de président élu ? L'équipe de Marzouki, qui sait les répercussions d'une telle attitude, a tout fait pour l'en dissuader, mais que faire contre quelqu'un qui n'écoute ? Mais quand ce quelqu'un est un président, on peut facilement imaginer la suite ! Encore une fois, Marzouki ne nous laisse aucune possibilité de lui trouver des justifications raisonnables. Peut-être songerait-il à injecter aux Tunisiens un vaccin contre la raison.