L'idée peut paraitre surprenante, choquante voire même incongrue mais il convient d'y réfléchir sérieusement, de cerner tous ses aspects légaux, comportementaux et sociaux et de mesurer son impact sur l'économie nationale. A l'heure où la consommation de Zatla atteint des pics records, où nos prisons sont remplies de jeunes consommateurs pour la moitié d'étudiants, employés et lycées et où le trafic rapporte des milliards de dinars aux dealers, aux trafiquants et aux terroristes , il serait judicieux d'explorer la piste audacieuse et courageuse de légaliser le commerce de Zatla pour dépénaliser sa consommation , pour assécher le trésor des contrebandiers et pour faire profiter l'Etat de cette manne d'argent inépuisable. Les expériences de l'Espagne, Pays Bas, Californie, Portugal, Uruguay … ont démontré que le contrôle des circuits de distribution des drogues douces par l'Etat, réduirait de moitié la consommation, diminuerait l'addiction, libèrerait les forces de police qui peuvent vaquer à traquer la criminalité et le terrorisme, dépeuplerait les prisons et rapporterait aux caisses de l'Etat des sommes d'argent conséquentes du fait des impôts et taxes qui seront prélevés sur l'importation et la vente. Sans tomber dans l'excès et la permissivité, la nouvelle Assemblée du Peuple devrait se pencher sur l'idée de libérer la consommation de Zatla en Tunisie sans démagogie et sans forfaiture. La politique répressive a montré ses limites depuis presque 20 ans et la saveur de « l'interdit » a envoyé des milliers de jeunes en prison. Contrôler son usage et son commerce par le biais de de lieux de vente homologués conjugué à un travail pédagogique et préventif seront des remparts contre le trafic sauvage et soumettre toutes les transactions à des impôts et des taxes renflouerait les caisses de l'Etat et aiderait à financer les campagnes de sensibilisation, les centres de réinsertion et les cures de sevrage pour réduire cette addiction nocive.