Oued El Bey est le cours d'eau le plus important du gouvernorat du Nabeul. La superficie de son bassin versant est d'environ 475 km². Ses deux principaux affluents sont oued Masri et oued Tarhouna. Il déverse ses eaux dans le golf de Tunis en transitant par la Sebkha de Soliman… Son bassin abrite les agglomérations urbaines de Bou Argoub, Grombalia, Beni Khalled, Menzel Bouzelfa et Soliman ainsi que plusieurs unités industrielles et agricoles importantes. Un cri d'alerte est poussé par tous les observateurs du coin car son état environnemental et la qualité de ses eaux se détériorent de plus en plus au fil des ans. Ceci est du à une multitude de raisons comme la création de nouvelles zones industrielles et l'utilisation intensifiée des fertilisants organiques et des engrais chimiques dans l'agriculture mais surtout parce que les stations d'épuration mises en place à Grombalia, à Beni halled, à Menzel Bou Zelfa, et à Boucharray y déversent des eaux pas suffisamment traitées. Les différents types des rejets hydriques dans l'oued El Bey exercent une pression importante sur la qualité des eaux dans tout l'hydro système composé de l'oued, de la sebkha et de la zone côtière. Ces rejets dont les flux en matières organiques, azotées et phosphorées dépassent les capacités d'assimilation des milieux aquatiques causent l'eutrophisation et la prolifération des algues aquatiques. Les rejets directs et permanents des eaux traitées et non traitées dans l'oued des stations d'épuration urbaines et les unités industrielles implantées sur ses rives représentent aussi des sources de pollutions ponctuelles importantes. L'oued El Bey déverse la totalité de ses eaux dans la sebkha El Melah (appelée aussi sebkha de Soliman) qui représente une zone humide fréquentée par plusieurs espèces d'oiseaux migrateurs. Un milieu sensible qui doit être protégé pour sa diversité biologique selon la convention de Ramsar.. Des chercheurs de l'Institution de la Recherche et de l'Enseignement Supérieur Agricoles (IRESA) ont estimé que la masse de pollution qui déverse directement dans la sebkha de Soliman serait de 11035 kg/j. La mise en place de dispositifs permettant le contrôle et la réduction de l'eutrophisation ainsi que les autres impacts négatifs s'avère donc une urgence afin de préserver les ressources en eaux devenues de plus en plus rares en Tunisie. Ils stipulent que la réduction de la pollution de l'eau déversée dans la sebkha est estimée de 93,5% si les unités industrielles respectent la norme NT 106.02. L'extension de la STEP urbaine de Grombalia et la construction d'une deuxième STEP dans cette zone font partie des solutions qu'ils préconisent pour remédier à ce problème. Sources : Sites Ramsar IRESA