Considérés comme les seuls remparts contre l'obscurantisme et la gouvernance chaotique de la troika, les Nidaistes déçoivent et les tunisiens qui misaient sur ces ambulanciers du patriotisme et de la tunisianité pour panser leurs plaies profondes déchantent en constatant la mascarade loufoque, la déconfiture du parti, le silence assourdissant et la passivité intrigante du président de la république. Une année seulement après leur accession au pouvoir, une triste réalité se révèle au grand jour : la diabolisation d'Ennahda n'était qu'un argument propagandiste, l'autorité de l'Etat n'était qu'une promesse électoraliste, le développement régional s'est révélé fantaisiste et le serment patriotique n'était qu'une simple supercherie machieveliste. Eh ceux qui ont voté Nidaa ont été bernés et arnaqués. Les Arsène Lupin de la politique ont réalisé le casse du siècle emportant sur leur passage le rêve de millions de tunisiens et surtout de tunisiennes qui ont cru, à tort d'ailleurs, au grand cœur et au charisme de ces voyous pas comme les autres. La grande duperie est à présent démasquée et les Lupin providentiels se révèlent de vrais charognards dépourvus de la moindre once de patriotisme, cupides et assoiffés de pouvoir. Sortir le pays du « Fond de la Bouteille » pour mieux l'envoyer dans la profondeur des eaux troubles de l'instabilité et de la débâcle, tel était l'objectif que sont assignés ces valeureux combattants de l'intégrité intellectuelle. En seulement une année, ils ont réussi à pervertir les mentalités, à glorifier l'imposture, à sacraliser le banditisme, à travestir l'intégrité et à marginaliser la méritocratie au point que le Prix Nobel de la Paix obtenu par le Quartet est passé sous silence et a été relégué au simple fait d'actualité ordinaire. Ce qui se trame dans les coulisses pour la déconfiture programmée du parti relève de la haute trahison et l'histoire ne pardonnera jamais aux différents protagonistes cette ignoble tentative de plonger le pays dans l'incertitude institutionnelle. Qu'adviendra t – il des rapports de forces au sein de l'assemblée du peuple ? Qui sera le premier Parti par le nombre de députés pour proposer un chef de gouvernement ? Autant de questions qui interpellent et qui rappellent malheureusement les choix douteux et controversés des architectes de ce mode de scrutin. Un scrutin de liste dessiné par Yadh Ben Achour qui décrète comme règle l'effritement de la représentativité de scrutin et l'instabilité politique et comme l'a rappelé Imed Derouiche expert international, ce mode de scrutin est la pire chose qui soit arrivée à ce pays dans sa quête de continuité politique car ne permettant pas de dégager de fortes majorités capables de gouverner sur la durée avec des programmes et des visions stratégiques. « C'est la plus grande imposture de l'histoire récente de la Tunisie. Sans majorité confortable aucun gouvernement ne pourra mener une vraie politique de développement, garantir de la croissance et répondre aux attentes du peuple en termes d'employabilité et de création de richesse ». Dixit Imed Derouiche. Le compte à rebours a commencé et à partir de demain, il y aura une redistribution des cartes au sein de l'assemblée avec de nouvelles alliances et de nouveaux entrants portant une autre casaque. L'homme providentiel censé fédérer les forces vives se mue dans un silence assourdissant et les Lupin de la Tunisianité font preuve d'un comportement indigne et calamiteux fait d'amateurisme et de cupidité. Le désastre se dessine au crayon noir et si aujourd'hui la Tunisie commence à hypothéquer ses joyaux à un vil prix, demain elle vendra sa souveraineté au plus offrant comme l'ont si bien dit Radhi Meddeb et Moez Joudi. La frilosité du gouvernement conjuguée à l'instabilité institutionnelle va conduire inéluctablement à la faillite de l'Etat d'autant que l'année 2017 pointe à l'horizon. Une année charnière puisqu'elle va coïncider avec les échéances de remboursement des dettes estimées à 8 milliards de dinars. Qui aura le courage de gouverner ce pays et de supporter le poids d'un tel endettement ? Qui dispose d'une recette miracle pour sortir le pays de sa léthargie ? Qui dispose d'une forte majorité pour imposer son tempo et dessiner les contours d'un plan de développement durable ? Qui dispose d'une vision à 360 degré englobant l'économique, le politique, le social, la finance …. ? Avec la déconfiture de Nidaa et son implosion en 2 voire 3 petits partis, la tendance serait à nommer un gouvernement de technocrates à qui on va assigner, et l'histoire se répète, l'objectif d'organiser des élections anticipées dans un délai d'une année en même temps que les élections municipales, d'impulser l'économie et de gérer les affaires courantes de l'Etat. Une solution salvatrice et un tutorat qui reviendrait au Président de la République s'il initiait cette démarche pour inscrire son nom dans l'histoire et mériter la distinction hautement symbolique du Prix Nobel du Sauvetage d'un Etat asphyxié, d'un peuple en souffrance et d'un pays agonisant.