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Tunisie: "Nous n'avalerons pas la couleuvre de la stabilité économique aux dépends de la démocratie", affirme Moustapha Ben Jaafar
Publié dans WMC actualités le 26 - 01 - 2011

Webmanagercenter: Moustapha Ben Jaafar, vous étiez sur la liste des ministres du gouvernement de transition et vous vous êtes rétracté avant d'avoir été nommé officiellement. Pourquoi?
Moustapha Ben Jaafar: Nous sommes partis du principe que nous devions tous œuvrer à sauver le pays et assurer une véritable transition. Notre souci principal était l'intérêt national. Nous savons que les périodes de transition sont très délicates et qu'il fallait aborder sans esprit partisan parce que dans les périodes transitoires, tous les scénarios sont possibles et toutes les menaces sont envisageables.
Notre souci fondamental était de protéger cette révolution spontanée, imprévisible et inattendue, que personne ne soupçonnait, mais qui est venue couronner des dizaines d'années de résistance de personnes de tous bords, morts parfois sous la torture, d'hommes et de femmes qui ont été emprisonnés et privés de conditions de vie décente. Toutes ces forces ont quelque part posé les jalons pour cette révolution venue sacrer cette résistance et ces sacrifices. Nous n'avions donc pas le droit de la trahir ni le droit de la confisquer, nous devions respecter un seul mot d'ordre, à savoir le changement réel et pas celui du 7 Novembre.
Ceci implique un changement qui ne laisse aucune place, aucune possibilité à un retour éventuel à la case de départ. Le peuple a non seulement rejeté Ben Ali comme symbole mais aussi son système. Il ne pouvait donc pas se satisfaire du seul départ de Ben Ali, il fallait que tout le système change.
Malheureusement, malgré tout ce que nous avons présenté comme argument, notre partenaire qui tient les commandes ne voyait pas les choses ainsi et n'avait pas, à notre sens, la vraie mesure de l'ampleur de ce rejet et le fait qu'il s'agisse bien d'une révolution.
Vous parlez là du Premier ministre, Mohamed Ghannouchi ?
Bien entendu. Nous avons l'impression que les mesures qu'il prend viennent toujours de manière décalée, en retard par rapport aux attentes. Les mesures prises sont positives bien sûr mais ne sont pas venues en un seul paquet. Elles sont distillées, saucissonnées, comme si nous étions dans une situation normale. Alors que nous sommes dans une révolution et qu'il faut prendre la méthode conforme à la révolution, c'est-à-dire une rupture claire et nette avec le passé.
Nous n'y sommes pas arrivés. Je voudrais préciser de nouveau qu'il ne s'agit pas d'une remise en cause des portefeuilles ministériels ou de la répartition des responsabilités. Il s'agit d'un gouvernement de transition dont la mission est de conduire les affaires urgentes du pays. C'est un gouvernement qui, dans sa formule actuelle, ne peut être un gouvernement d'unité nationale puisqu'un certain nombre de partis qui ont leurs poids dans la société n'y ont pas adhéré. Il faudrait donc réviser la copie pour un gouvernement transitoire qui gère les affaires courantes pendant six mois, accompagné d'une structure que nous appellerons ce que nous voudrions mais qui sera politique et ouvrira la porte à toutes les sensibilités pour préparer les prochaines élections.
Nous aurions, dans ce cas, un gouvernement représentatif puisque technique et nous mettrons ensemble le train de la démocratie sur les rails.
Comment voyez-vous la composition d'un gouvernement transitoire?
J'estime qu'il ne faut pas faire du rafistolage. Ce que nous voyons aujourd'hui part d'une bonne intention mais ne correspond pas du tout aux exigences du moment. Ceux qui aujourd'hui sont placés en position de négocier n'ont pas compris que les gens refusent définitivement de construire du neuf avec du vieux.
Est-ce que la nécessité d'une reprise économique ne justifierait pas que l'on se suffise de ce qui nous est offert aujourd'hui?
C'est toute la question du verre à moitié vide et celui à moitié plein. Bien sûr que la Tunisie ne peut pas souffrir encore d'une panne sur les plans du fonctionnement et celui économique. Mais il faut être conscient que nous vivons une révolution. Une révolution ne se fait pas tous les ans, il y a une révolution par siècle et si le peuple, pour une fois, s'est exprimé clairement, c'est pour un changement politique qui doit être la priorité des priorités. Nous ne perdons pas du tout de vue la nécessité de réduire au maximum les sacrifices mais il faut qu'on comprenne aujourd'hui qu'il s'agit de mettre le pays sur les rails du pluralisme et de la démocratie.
Nous avons été leurrés pendant 20 ans durant lesquels on nous a raconté le miracle économique tunisien, qui n'en était pas un. Aujourd'hui, on nous parle de l'importance de la stabilité et de la nécessité d'éliminer les extrémistes dont les intégristes. Ce n'est pas une raison pour que nous avalions la couleuvre de la stabilité économique aux dépends de la démocratie.
Que proposez-vous comme solution pour passer à l'étape suivante?
Je propose un gouvernement de technocrates progressistes sans couleurs politiques pour conduire les affaires courantes du gouvernement. Ils seront accompagnés par un conseil national représentant tous les partis pour préparer la carte politique du pays ainsi que les élections présidentielles et parlementaires.
Que pensez-vous des réactions à l'international par rapport à ce qui est arrivé en Tunisie?
Le monde entier a été aussi surpris que nous. C'est un message fort qui provient de la Tunisie et qui aura des répercussions tout d'abord sur le monde arabe, les peuples n'auront plus peur de leurs gouvernants et sauront qu'ils peuvent retrouver leur liberté et leur dignité. Quant aux Occidentaux, ils réalisent aujourd'hui qu'à être aveuglés par les intérêts économiques et financiers, presque mercantiles, ils ont perdu de vue l'essentiel de la vie d'un peuple: la liberté, les droits de l'homme et la démocratie. Aujourd'hui, beaucoup doivent s'en mordre les doigts et devraient réviser leurs copies vis-à-vis non seulement de la Tunisie mais de tous les peuples opprimés dans le monde.


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