Les crises se succèdent, aussi bien internes que venant de l'étranger et les Tunisiens commencent dangereusement à s'y habituer. Certes, il faut reconnaître qu'il y a un avantage évident à cette attitude, mais il faut également bien comprendre qu'elle est porteuse d'un inconvénient majeur: le syndrome de la grenouille! Jetez une grenouille dans un chaudron d'eau bouillante et elle réagit immédiatement en sautant dehors. Au contraire, mettez une grenouille dans un chaudron plein d'eau à température ambiante puis allumez un feu dessous, et la grenouille reste là jusqu'à périr dans l'eau qui finit par bouillir! Traduction: la première crise entraîne une réaction forte mais, au fur et à mesure que les crises se suivent, on finit par prendre le pli et on peut alors subir de plein fouet une attaque d'échelle. C'est ainsi que les partis politiques ont condamné, en masse, les derniers actes terroristes qui ont mené à des affrontements au voisinage de Rouhia (gouvernorat de Siliana): Parti de l'Unité Populaire, Mouvement des démocrates socialistes, Alliance Républicaine, Parti social libéral, Al Majd, Parti des démocrates libéraux, Mouvement Ettajdid, Parti de la rencontre de la jeunesse libre, Parti de l'Union populaire républicaine, Mouvement de l'unité populaire, Afek Tounes, Union des travailleurs tunisiens, Union Démocratique Unioniste, Parti de l'Alliance pour la Tunisie, Parti du congrès démocratique social, Parti d'avant-garde arabe démocratique, Forum démocratique pour le travail et les libertés, Mouvement démocratique de la réforme et de la construction, Parti socialiste du gauche... Tous ces partis condamnent, bien sûr, le terrorisme qui semble en train d'émerger dans notre pays. Et maintenant? Car les Tunisiens attendent, non pas des positions, mais des décisions qui pèsent véritablement dans la balance sécuritaire. L'un des partis a tracé la voie en faisant dans le réalisme de terrain et en proposant: - Une plus grande coordination entre la Tunisie et l'Algérie pour l'organisation de patrouilles mixtes sur les frontières; - Un appel à demander aux militaires de réserve de renforcer les rangs de l'armée tunisienne; - L'incitation des citoyens à ouvrir l'il et à jouer le rôle de sentinelles pour informer les forces armées et la sécurité nationale sur tous mouvements ou personnes suspects. Le tout, c'est de ne pas nous laisser piéger dans le syndrome de la grenouille et du chaudron d'eau. - Tous les articles sur Tunisie