A sept mois du Sommet mondial de la société de l'information (SMSI), il était grand temps pour les entreprises privées tunisiennes de se rendre compte de la grande importance de ce rendez-vous mondial qui va décider du sort de la société de l'information pour les décennies à venir. Quasi absents dans les précédentes échéances (première phase à Genève, différentes prepcom), les patrons tunisiens ont été conviés par leur centrale (l'UTICA) le jeudi 7 avril 2005 au Sheraton pour un petit-déjeuner avec M. Montassar Ouaïli, ministre des Technologies de la Communication, M. Hédi Djilani, président de l'UTICA, Mme Khedija Ghariani, secrétaire d'Etat auprès du ministre des Technologies de la Communication, chargée de l'Informatique, de l'Internet et des Logiciels libres, et de M. Moncher Ben Ayed, coordinateur général du plan d'action du secteur privé tunisien pour le SMSI. Pour ce rendez-vous, la grande majorité des patrons impliqués de près ou de loin dans les technologies étaient présents. Une présence en masse qui prouve la prise de conscience du secteur de l'importance capitale de ce sommet et ce grâce à la mobilisation des troupes par Hédi Djilani et Mondher Ben Ayed suite aux instructions du Président Zine El Abidine Ben Ali et la forte implication à ce sujet de M. Montassar Ouaïli. Les troupes sont donc mobilisées pour le petit-déjeuner, il s'agit maintenant de les convaincre de se mobiliser pour le jour J du Sommet, et cette tâche est loin d'être facile. Car, un patron, même patriotique, doit trouver son intérêt (financièrement s'entend) pour consacrer son temps et son énergie à tout rendez-vous. Et c'est le rôle de M.Hédi Djilani et de Mondher Ben Ayed d'intéresser les leurs et d'utiliser les termes les plus efficaces à la sensibilisation : « Il y aura du business, on peut faire des affaires durant ce Sommet car il y aura en Tunisie des hommes d'affaires et de hauts responsables de toute la planète », dira M. Ben Ayed alors que M. Djilani prévient que ce sommet n'est pas uniquement politique, mais aussi économique. Le patron des patrons ne manquera pas de faire remarquer un point important et suffisamment mobilisateur : « N'imaginez pas que les Asiatiques et Américains ne vont pas faire du business chez nous ! Ils ne feront que du business ! Alors, svp, ne ratez pas cette occasion. Le gouvernement sollicite, appuie, pousse, mais c'est à nous d'être là quand il le faut ». Pour ce qui est de l'organisation de ce secteur privé, M. Djilani a présenté le comité national qu'il a désigné le 21 février 2005 afin de centraliser le travail du secteur privé tunisien et de représenter l'UTICA au sein du comité national d'organisation du SMSI. Un comité, rappelons-le, désigné par décret du 22 juin 2004, présidé par le ministre des Technologies de la Communication et composé des représentants des ministères, des agences d'appui, de la société civile tunisienne et de l'Utica. Le comité nommé par M. Hédi Djilani sera présidé par M. Mondher Ben Ayed qui collaborera avec MM. Faouzi Zaghbib, Sassi Jerjir, Sahbi Gargouri et Jameleddine Hassen. Prenant la parole, M. Mondher Ben Ayed a débuté son intervention par une présentation générale du SMSI, de l'organisation assurée par l'ONU, de son esprit innovant puisqu'il réunit les ONG, le secteur privé, les gouvernements et les institutions internationales.