Nous avons posé deux questions à Jameleddine Gharbi, ministre du Développement régional et de la Planification, alors qu'il tenait, le 10 janvier, sa toute première conférence de presse. WMC : Le 8 janvier a démarré la Consultation sur le développement régional avec le but de faire participer les comités régionaux, la société civile, les organisations, l'administration... à la décision sur les projets prioritaires dans la loi de Finances complémentaire pour 2012. Tous les dossiers seront-ils ficelés à temps pour le délai fixé par le Gouvernement avant fin mars 2012? Jameleddine Gharbi: Il faut agir rapidement. Jebali a dit au maximum fin mars alors que l'Assemblée Constituante a souligné qu'il lui fallait du temps pour prendre connaissance de la loi complémentaire qui portera les nouvelles orientations régionales. Nous avons examiné ce que nécessitait le travail du ministère des Finances, en temps matériellement incompressible et en contraintes budgétaires pour cette rallonge. Nous avons donc établi un calendrier pour que les comités travaillent avec précision puis nous avons contacté l'ANC (Assemblée nationale constituante) et la commission finance et planification, et nous leur avons communiqué notre agenda en les priant de faire diligence. Nous avons appelé les gouverneurs pour la même chose et nous avons organisé des rencontres avec les offices du Nord-Ouest, du Centre, du Sud... pour qu'ils apportent leur aide. Nous avons également contacté la GTZ (l'agence allemande de coopération) car ils ont une grande expérience dans cette approche participative, ils ont des animateurs certifiés et nous leur avons demandé d'être les dynamiseurs des Comités régionaux. Au sein du ministère, nous avons une équipe de travail totalement mobilisée qui coordonne tout cela. A Deauville, on nous a fait des promesses... La France, l'Italie, l'Allemagne nous ont fait des promesses... Votre ministère a-t-il reçu du concret ou bien en sommes-nous encore seulement à des paroles? A priori, nous comptons aujourd'hui sur ce que nous avons de disponible dans le budget 2012 (principal et complémentaire) mais, avec le ministère de la Coopération internationale, nous coordonnons pour nous tenir au courant de toutes les aides éventuelles sur lesquelles nous pourrions compter. Nous travaillons également avec autres ministères concernés dans le même sens. De plus, nous avons rencontré, le 9 janvier, les gens de la Banque mondiale et ils nous ont assurés qu'ils sont prêts à nous soutenir. Mais il faut déjà savoir qu'il y a des programmes avec des enveloppes déjà décidées et nous comptons sur ces budgets pour faire passer à tous nos partenaires étrangers un message de première importance, celui de dire que nous sommes capables de le faire nous-mêmes... Un point particulièrement important doit être dit dans ce sens: l'instabilité sécuritaire bloque significativement l'investissement tunisien et étranger!