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Comment expliquer la défiance de Ghannouchi à l'égard des chiites tunisiens?
Publié dans WMC actualités le 26 - 02 - 2012

Qui ne se souvient pas du poster géant de l'Ayatollah Khomeiny, guide de la Révolution islamique d'Iran, à la une de la revue El Moujtamaâ, organe de la nébuleuse islamiste tunisienne en 1979? Des étudiants, affiliés au Mouvement de la Tendance Islamique (MTI), qui ont regardé les révolutionnaires iraniens avec les yeux de l'amour, battre le pavé des campus universitaires du pays, endosser les mots d'ordre de Téhéran, prier pour le salut des «bassidjis», envoyés par vagues successives sur le front d'El Fao, défendre le statut de l'imam (Wilayat El Faqih) et ses prises de position en faveur de la prise d'otages du personnel de l'ambassade américaine et prêcher la bonne parole au nom des «Pasdarans» et des mollahs de Qom, tout au long des années quatre-vingt!.
«Times are changing», comme dit la chanson! Eh oui… les temps changent, les alliances et les allégeances aussi. Apparemment, de nos jours, il n'est pas bon d'afficher des sympathies à l'égard de l'imamat et des partisans du martyrologue husseinite. Pourtant, la seule identité batailleuse en terre d'islam à continuer à se battre et à challenger l'Etat hébreu. Sur le plan militaire, scientifique et civilisationnel.
Sinon comment expliquer, actuellement, le revirement des islamistes tunisiens? Qu'est-ce qui motive l'hostilité grandissante du cheikh Rached Ghannouchi, président d'Ennahdha, vis-à-vis des velléités du chiisme en Tunisie? De la religiosité, imprégnée de la dévotion aux Imams? Alors qu'il affiche une grande tolérance, voire de l'affection, à l'égard des autres expressions de la mouvance religieuse telles que Hizb Ettahrir, le mouvement piétiste Ettablig, les salafistes ou les confréries soufies maraboutiques!
D'ailleurs, depuis quelques temps, certains cadres nahdhaouis n'hésitent pas, dans des apparitions publiques, à tancer et à sermonner l'Iran en raison de son empiètement et de son prosélytisme, disent-ils, sur les terres sunnites, assimilant, au passage, les tendances chiites dans le pays à des relents d'une «fitna» pernicieuse dans le corps musulman tunisien. Malékite dans son essence. En dépit de l'éclaircie fatimide à Mahdia.
En fait, cette position maximaliste de la part du mouvement Ennahdha, parti islamiste désormais au pouvoir, à l'égard des réminiscences chiites en terre tunisienne, s'explique, affirment certains experts, par des raisons non pas religieuses mais politiques. En relation avec le bruit de bottes près du détroit d'Ormuz. Les lignes de fractures entre la presqu'île arabique et l'arrière-pays persan. Les oukases de l'organisation internationale des Frères musulmans, dont les liens avec Doha ne sont un secret pour personne. Car le monde ne se lit plus en blanc ou en noir, mais suivant les nuances du gris.
«Avant même le triomphe de la révolution du 14 janvier 2011, les émissaires de cheikh Rached Ghannouchi ont parcouru les principales capitales occidentales (Washington, Paris…) afin de chercher de nouvelles manières de s'incarner, de faire de la politique à côté de la politique, de retrouver de la profondeur stratégique, de montrer patte blanche, de donner des assurances et des gages, de s'assurer des leviers, d'investir dans la respectabilité, de briser le tabou des tabous et de piétiner les préjugés», nous dit un observateur de la scène politique locale, pour qui le leader d'Ennahdha, initié depuis longtemps au déplacement tectonique de la géopolitique, aux rapports de force régionaux, liés à la bagarre multipolaire en cours dans la région du Golfe, a pris soin, dans ses négociations internationales, d'occuper une niche stratégique commode, associée aux intérêts des cheikhs émiratis, dans l'œil de cyclone de la passionaria chiite, de défendre les causes du moment, en relation avec les agendas de l'ordre international normatif, de se démarquer de l'ancien allié perse, devenu encombrant et de réaffirmer son ancrage dans l'hinterland sunnite et son ventre mou, l'Arabie.
Dans ce contexte bouillonnant de rivalité exacerbée entre les superpuissances pour le contrôle des mers chaudes et la négociation du sort de la région pétrolifère, la direction d'Ennahdha, enserrée dans un réseau de partenaires, qui tient la bourse et les oripeaux de l'honorabilité internationale, a choisi son camp. Affiché son rejet des inconditionnels de la maison du prophète dans le pays. Servi la soupe à l'alliance régionale anti-alaouite, qui fait actuellement fureur au pays du Cham. S'est mise en ordre de marche. Derrière les prédicateurs wahhabites d'un Moyen-Orient, objet de toutes les convoitises.


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