En médecin spécialiste, le président de la République, Moncef Marzouki, a fait le diagnostic de la situation du blocage dans le pays, particulièrement dans la région de Sfax où il a effectué une visite le vendredi 16 mars 2012. Pour lui, il est clair que le système bureaucratique bloque toutes les initiatives. Marzouki a déclaré, lors dans une allocution, alors qu'il rencontrait une soixantaine d'hommes d'affaires au siège du gouvernorat de Sfax, que nous sommes capables ou plutôt obligés de réaliser des projets de développement dans les plus brefs délais. De ce point, il a indiqué que les objectifs sont partagés par les secteurs privé et public, mais la période transitoire, caractérisée par des problèmes sécuritaires, sociaux et les demandes excessives que nous devons satisfaire, nous empêchent d'avancer. Le danger que court notre pays, c'est de ne pas pouvoir combattre le système bureaucratique hérité de l'ère Ben Ali, avec des responsables qui persistent dans le blocage, mais aussi des lois parfois inconcevables. Et comble de tout, le chef de l'Etat estime que nous étions incapables de suspendre des lois injustes entravant le développement alors que nous l'avons fait pour la Constitution. Pour pouvoir dépasser cette situation, le gouvernement est en train de diagnostiquer et de situer les obstacles. En s'adressant aux hommes d'affaires de Sfax, Marzouki les a incités à ne pas attendre les efforts du gouvernement mais de foncer et même à faire des sit-in, s'il faut et s'il est nécessaire, devant le ministère de l'Industrie et du Commerce. Parlant de la région de Sfax, le président de la République a indiqué n'avoir pas de doute que la région a été exclue et marginalisée pour des raisons politiques, régionalistes et personnelles, mais que cette période est désormais révolue grâce à la révolution. Le gouvernement est décidé à ce que Sfax, pôle de développement local et national, reprenne son activité pour l'intérêt du pays. Dans cette optique, Marzouki affirmera que la volonté politique existe aujourd'hui et consiste à faire de Sfax une locomotive économique qui tirerait celle du le pays vers le haut. Toujours dans ce même ordre d'idées, Marzouki a été à la fois clair et direct en soulignant qu'il y a un accord sur les objectifs dans la région, à savoir la fermeture de la SIAPE et l'assainissement de la zone et son réhabilitation pour implanter, en lieu et place, des projets immobiliers commerciaux et touristiques, l'aménagement du port, la restructuration de la circulation, l'appui du projet du Technopole, la réalisation de la pénétrante sud et nord et du deuxième CHU, le renforcement du tourisme culturel et écologique à Kerkennah et le tourisme de santé qui sont à même à aider Sfax à jouer son rôle pôle de développent. Un discours qui semble avoir été apprécié par les milieux d'affaires de la région lesquels attendent cependant la concrétisation sur le terrain. In fine, l'inauguration par Marzouki, lors de son déplacement dans la région, du siège et des deux avions de la compagnie Syphax Airlines, EL KARAMA et El HOURRIA, dont le début des activités est prévu pour le 31 mars 2012, montre que les initiatives ne manqueront pas à Sfax.